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Paul GUTH. LE POUVOIR DE GERMAINE CALBAN.
Editions Amiot-Dumont, 1952. Broché in-8° de 228 pages sous couverture illustrée.
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Germaine Calban est une simple paysanne des Pyrénées et elle n’est pas riche. Un jour qu’elle amène son chargement de blé à la batteuse, sa vache tombe d’épuisement. Quatre hommes la relève mais elle retombe aussitôt. Germaine lui caresse l’encolure et la bête se redresse toute seule comme revigorée. Le coiffeur, guérisseur du village, lui apprend qu’elle a un fluide comme le sien, qui se traduit par une légère vapeur s’échappant de leurs doigts. Pour lui prouver il lui montre une côtelette qu’il « entretient » ainsi, toujours fraîche depuis 25 ans. Plus tard Germaine réalisera le même « exploit ».
Un riche fermier du canton vient trouver Germaine pour qu’elle lui redonne sa vigueur sexuelle perdue avec l’âge. Germaine l’adresse au médecin du village qui lui donne un traitement adéquat. Celui-ci réussit si bien que le fermier prend deux maitresses à Lourdes et il prétend devoir sa guérison à Germaine. L’opprobe retombe sur elle et toutes les nuits les murs de son jardin sont recouverts de graffitis phalliques. Après quelques guérisons « bégnines », elle se retrouve à Paris où, après un bref séjour dans la capitale elle préfère rentrer dans son village. Les frasques de la grande ville ne l’intéressant pas.
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Voilà pour la partie fantastique. Pour la science fiction voir page 221 -223 (ceci n’ayant pa de lein avec l’histoire de Germaine Calban)
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« - Puisque vous êtes une vedette, vous devriez lire les journaux, lui conseillait Delombes.
- Ils me fatiguent, lui disait-elle. Leurs titres hurlants, en lettres d’affiches, lui broyaient le cerveau. Après avoir lu tous ces récits de scandales ou de crimes, elle avait envie d’aller se laver tant elle se sentait barbouillée de sang.
- Un article surtout, lui donna des cauchemars pendant des nuits. « La science transformera-t-elle la terre en zone de mort ? »
L’auteur expliquait que la bombe atomique et la bombe à hydrogène n’étaient que des jouets de bazar à côté des armes nouvelles. A l’usine d’énergie atomique de Chalk River, dabs l’Ontario, on préparait des nuages radio-actifs qui supprimeraient les récoltes, le bétail et tous les moyens de subsistance.
A Camp-Dietrich on chargeait des bombes à tubes, type Wark 1, qui pulvériseraient les bouillons microbiens sur des étendues immenses. Le poison total, Botulinum, tuerait les hommes, le bétail, les racines de la Terre. Soixante cinq grammes anéantiraient un milliard d’hommes, la moitié de l’Humanité
Des dessins représentaient les rayons de la mort et du soleil, que les Allemands avaient déjà songé à utiliser en transformant certaines couches de l’atmosphère en lentilles. D’autres montraient les rayons cosmiques ultra-pénétrants.
-Il y a pire ! Dit-il en secouant la cendre de son cigare. Le rapport Forrestal envisage la construction d’îles interplanétaires, maintenues dans l’espace par la force centrifuge. Elles seraient creusées en miroir concaves. Elles incendieraient les villes et les forêts, feraient bouillir la mer et vitrifieraient les sables des plages.
La veille, il avait rencontré son ami Pierre Devaux, le chroniqueur scientifique, qui lui avait donné des précisions sensationnelles :
-Le Général Kenney, chef de l’aviation de bombardement stratégique américaine, aurait recommandé l’utilisation du son à très grande puissance. Des avions porteraient les engins sonores et concentreraient les ondes acoustiques par des réflecteurs sur les populations. On songerait aussi à utiliser les radiations électro-magnétiques radariennes et à provoquer des pluies diluviennes qui noieraient les récoltes et feraient crever le peuple de faim.
Par vent de cent kilomètres à l’heure, il suffirait de deux jours à un nuage radio-actif venant du Pacifique pour nettoyer le territoire des Etats-Unis de toute trace d’humanité.
-Et la France ? Balbutia Germaine.
-La France ?...
Delombes souffla en l’air l’haleine embaumée de son cigare.
« -Elle serait rongée par les puissances radio-actives. Il ne resterait plus de ville : ni Paris, ni Lyon, ni Béziers. Mais, entre ces déserts, il subsisterait des îlots : Le Mont Blanc, le Plomb du Cantal, pour lesquels l’ennemi n’aurait pas daigné dépenser ses bombes. Il y aurait là des paysans qui écouteraient la radio, la nuit, tant que leurs piles fonctionneraient. Ils se mettraient peut-être à tailler des haches en silex, comme leurs ancêtres de Cro-Magnon.
-Et vous supportez cette idée ? Dit Germaine
-J’en suis bien obligé ! Voilà ce que prépare les « Grands » !..
Il siffla « La Mer » de Charles Trenet et passa dans son bureau »
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Cet extrait est pratiquement plus intéressant que le livre lui-même. Paul GUTH, encore un auteur à rajouter au long patrimoine des auteurs partiellement conjecturaux.
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