Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1
Pages BDFI : Jules Lermina - William Cobb
"L'effrayante Aventure" par Jules Lermina Ed:Tallandier " Les Romans Mystérieux"
Hors ligne
Analysé dans le "Bulletin" n° 27 p. 42-44
Hors ligne
Hors ligne
"L'effrayante Aventure" par Jules Lermina Ed:Tallandier " Les Romans Mystérieux"
Année de parution 1910 (ça c'est pour Gil )
Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. Jacques Spitz
Hors ligne
Bon, je me lance, je commence la biblio conjecturale de Lermina. [d'ailleurs je trouve que c'est souvent moi qui ouvre les Topics, certains petits malins restent en embuscade et ne se privent pas alors de critiquer en corrigant de çi de là .... suivez mon regard .... ..... ]. Mais j'aime prendre des risques ... alors, c'est parti !
*Histoires Incroyables (2 vol) (L. Boulanger éd.) - 1885
*A brûler, conte astral (Didier & Méricant) (vers 1889)
*L'Elixir de vie (G. Carré, éd.) - 1890
*Le Secret des Zippélius (ill.) (Didier & Méricant) (vers 1893)
*La Bataille de Strasbourg (2 vol.) (L.Boulanger, éd.) - 1895
*Mystèreville (signé William Cobb) (ill. Robida) in "Le Journal des Voyages" du 4/11/1904 au 26/03/1905.
Dernière modification par Belzébuth (08-01-2006 22:24:50)
Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. Jacques Spitz
Hors ligne
Et une 'tite photo de Jules :
Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. Jacques Spitz
Hors ligne
Avec une courte bio. piquée sur le site
> PariGones, les Lyonnais de Paris - Site Culturel : http://www.parigones.net/
Jules Lermina (1839-1915)
Cet homme de lettres a eu une production importante - et dans des registres très variés - tout au long d’une carrière marquée également par de forts engagements politiques en faveur de la république et du socialisme.
Au chapitre de la littérature populaire, Lermina (qui utilisait souvent le pseudonyme William Cobb) est l’auteur de romans comme Calvaire d’amour ou Le Coeur des femmes, Les Loups de Paris ou Les Mystères de New-York. Le versant politique de son oeuvre comprend entre autres Fondation de la République française 1789-1848-1870, histoire de cent ans ; La France martyre, documents pour servir à l’histoire de l’invasion de 1870 ; Histoire de la misère, ou le Prolétariat à travers les âges ; A MM. les propriétaires : plus de loyers (1870) ; Vive la République ! histoire d’un gamin de Paris, 1848-1851-1871, etc.
Lermina s’est également penché sur les problèmes de fonctionnement du marché international de l’édition et des droits d’auteur, rédigeant un Rapport sur la nécessité de centraliser au Bureau international de Berne l’enregistrement des oeuvres littéraires, artistiques, musicales, etc., ainsi qu’une étude Du "Copyright" aux États-Unis.
Dans le domaine des suites apocryphes, Jules Lermina est l’auteur de l’ambitieux Fils de Monte-Cristo, ainsi que de sa suite (publiée anonymement) Le trésor de Monte-Cristo. Deux livres où l’on retrouve d’ailleurs les convictions politiques de l’auteur, à travers son interprétation du personnage de Dumas, transformé en héros de la cause des peuples opprimés. Comme bien des écrivains populaires de son époque, Lermina a également écrit une suite apocryphe aux aventures de Cyrano, Amours et aventures de Cyrano de Bergerac.
> Sans oublier le site de Matthieu Letourneux sur le roman d'aventures :
> Et aussi le site sur les pastiches de Dumas :
Dernière modification par Belzébuth (08-01-2006 22:49:11)
Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. Jacques Spitz
Hors ligne
Bon, je me lance, je commence la biblio conjecturale de Lermina. [d'ailleurs je trouve que c'est souvent moi qui ouvre les Topics, certains petits malins restent en embuscade et ne se privent pas alors de critiquer en corrigant de çi de là .... suivez mon regard ....
C'est pas franchement sympa pour Teddy. Mais, alors, vraiment pas.
Hors ligne
*Histoires Incroyables (2 vol) (L. Boulanger éd.) - 1885
Ben, c'est port nawak, parce qu'il y a eu "Histoires Incroyables" d'une part, et "Nouvelles Histoires Incroyables" d'autre part, qui n'ont rien à voir.
Hors ligne
*Mystèreville (signé William Cobb) (ill. Robida) in "Le Journal des Voyages" du 4/11/1904 au 26/03/1905.
Réédité par Jean-Pierre Moumon :
"Mystère-Ville" - William Cobb
Périodica no 15. Texte de Jules Lermina paru en 1904-1905 sous le pseudonyme de William Cobb, illustré par Robida. Août 1998, 112p. 70FF
Hors ligne
Belzébuth a écrit :Bon, je me lance, je commence la biblio conjecturale de Lermina. [d'ailleurs je trouve que c'est souvent moi qui ouvre les Topics, certains petits malins restent en embuscade et ne se privent pas alors de critiquer en corrigant de çi de là .... suivez mon regard .... http://smileys.sur-la-toile.com/reposit … WA%7E1.GIF
C'est pas franchement sympa pour Teddy. Mais, alors, vraiment pas.
Hé Dave pas sympa pour les p'tits nouveaux!
Hors ligne
C'est pas franchement sympa pour Teddy. Mais, alors, vraiment pas.
Je te visais plutôt ...
Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. Jacques Spitz
Hors ligne
Hors ligne
Le texte complet de "To-Ho le tueur d'or" (Journal des Voyages, 1905) en forme texte (plutôt qu'image) vous est disponible ici (il y reste quelques petites coquilles mineures)
http://132.206.25.15/agreng/dodds/alltoho.pdf
Ceux que ça interesse je peut leur envoyer le texte complet en WordPerfect ou MSWord, a vous de savoir si cela enfreint aux droits d'auteurs dans votre coin du monde [le texte est sans droits d'auteur au Canada (fin de l'année de mort de l'auteur + 50 ans) et aux Etats-Unis (<1923).]
Bien à vous,
G. Dodds
Dernière modification par Georges Dodds (31-03-2006 21:15:43)
Hors ligne
Le texte complet de "To-Ho le tueur d'or" (Journal des Voyages, 1905) en forme texte (plutôt qu'image) vous est disponible ici (il y reste quelques petites coquilles mineures)
http://www.geocities.com/ruritanian_muglug/alltoho.pdf
Ceux que ça interesse je peut leur envoyer le texte complet en WordPerfect ou MSWord, a vous de savoir si cela enfreint aux droits d'auteurs dans votre coin du monde [le texte est sans droits d'auteur au Canada (fin de l'année de mort de l'auteur + 50 ans) et aux Etats-Unis (<1923).]
Bien à vous,
G. Dodds
Un grand merci pour le texte et le lien
Hors ligne
Ne pas oublier l'inintéressant "La Deux fois morte", réédité plusieurs fois :
Hors ligne
L'E.O. :
Auteur(s) : Lermina, Jules (1839-1915)
Titre(s) : La deux fois morte [Texte imprimé] : magie passionnelle / par Jules Lermina
Publication : Paris : Chamuel, 1895
Description matérielle : 1 vol. (72 p.) ; in-16
Hors ligne
Hors ligne
Pas conjectural du tout.
(Mais chouette couverture de Conrad.)
Hors ligne
Hors ligne
Le n° 43/44 de la revue de l'Association des Amis du Roman Populaire est consacré à Jules Lermina.
On y trouvera une petite bibliographie non exhaustive ( )de l'auteur afin de compléter la base BDFI.
Site: http://collectiondaventures.monsite.wanadoo.fr
Blog consacré aux fictions mettant en scène des peuples précolombiens: http://lespeuplesdusoleil.hautetfort.com/
Forum: http://litteraturepopulaire.winnerbb.net/portail.htm
Blog sur la SF ancienne: archeosf.blogspot.com
Hors ligne
Reçu à l'instant!
La vie vaut la peine d'être vécue!
Oncle Joe
Hors ligne
*Mystèreville (signé William Cobb) (ill. Robida) in "Le Journal des Voyages" du 4/11/1904 au 26/03/1905.
et la réédition d'Apex en 1998
Pour les n° du journal des Voyages: n° 418 à 434
Une histoire dans laquelle des protestants chassés par Louis XIV ont conservé leurs coutumes dans une vallée de l'Asie Centrale.
Dernière modification par Fantomas (15-12-2008 18:55:19)
Site: http://collectiondaventures.monsite.wanadoo.fr
Blog consacré aux fictions mettant en scène des peuples précolombiens: http://lespeuplesdusoleil.hautetfort.com/
Forum: http://litteraturepopulaire.winnerbb.net/portail.htm
Blog sur la SF ancienne: archeosf.blogspot.com
Hors ligne
Ouf (non pas que ce soit terminé, mais j'en ai déjà bavé) : http://www.bdfi.net/auteurs/l/lermina_jules.php
Sauf erreur, il y a bien eu publi de "Histoires Incroyables" en 2 volumes, L. Boulanger éd. - du moins en 1895 (rééd. d'une édition de 1885 ?). Nouvelles histoires incroyables existe bien sur aussi, paru en 1888, chez Savine. Les sommaires sont là : histoires incroyables.
Fantomas, tu vas donc pouvoir nous valider tout ça avec ton exemplaire de l'AARP tout frais
Hors ligne
Fantomas, tu vas donc pouvoir nous valider tout ça avec ton exemplaire de l'AARP tout frais
Ben pourquoi ne demandes-tu pas à Nick Talopp?
Site: http://collectiondaventures.monsite.wanadoo.fr
Blog consacré aux fictions mettant en scène des peuples précolombiens: http://lespeuplesdusoleil.hautetfort.com/
Forum: http://litteraturepopulaire.winnerbb.net/portail.htm
Blog sur la SF ancienne: archeosf.blogspot.com
Hors ligne
gil a écrit :Fantomas, tu vas donc pouvoir nous valider tout ça avec ton exemplaire de l'AARP tout frais
Ben pourquoi ne demandes-tu pas à Nick Talopp?
Juste parce que c'est toi qui avais annoncé sa parution Mais tu as raison, tout âme charitable est la bienvenue !
Hors ligne
Ouf (non pas que ce soit terminé, mais j'en ai déjà bavé) : http://www.bdfi.net/auteurs/l/lermina_jules.php
Sauf erreur, il y a bien eu publi de "Histoires Incroyables" en 2 volumes, L. Boulanger éd. - du moins en 1895 (rééd. d'une édition de 1885 ?). Nouvelles histoires incroyables existe bien sur aussi, paru en 1888, chez Savine. Les sommaires sont là : histoires incroyables.
Fantomas, tu vas donc pouvoir nous valider tout ça avec ton exemplaire de l'AARP tout frais
Histoires incroyables, Editions L. Boulanger avril 1885. 1 volume
La rééd. de 1895 est bein en deux vol.
La vengeance d'une araignée (in Le Diogène 25/08/1861) a été rééditée dans le n° 43-44 du Rocambole (été-automne 2008)
Site: http://collectiondaventures.monsite.wanadoo.fr
Blog consacré aux fictions mettant en scène des peuples précolombiens: http://lespeuplesdusoleil.hautetfort.com/
Forum: http://litteraturepopulaire.winnerbb.net/portail.htm
Blog sur la SF ancienne: archeosf.blogspot.com
Hors ligne
"L'effrayante Aventure" par Jules Lermina Ed:Tallandier " Les Romans Mystérieux"
resorti aux moutons electriques
L’Effrayante aventure [hardcover] « la bibliothèque voltaïque » Jules Lermina
ISBN 978-2-36183-058-8 | relié, 15 x 23 cm, 160 pages, paru le 30 mai 2011
Tirage limité et numéroté (à 50 exemplaires + 10 H.C.), relié sous couverture rigide toilée grise avec fer or sur le dos et jaquette couleur.
http://www.bdfi.info/vignettes/m/v_moutonsvoltaiquehslermina.jpg
http://forums.bdfi.net/viewtopic.php?id=552
Dernière modification par jeandive (15-06-2011 22:41:27)
Hors ligne
Au moins trois éditions pour « LE SECRET DES ZIPPELIUS » :
Edition Originale chez Chamuel en 1892, couplé avec « LA MAGICIENNE » et « HISTOIRE D’UNE NUIT ».
Seconde édition : L. Boulanger, 1893, « Petite Bibliothèque Diamant »
Et troisième (présentée ici) : Didier & Méricanr, éditeurs, sans date ( fin XIXéme ou début XXème), volume petit in-12° de 130 pages, à 20 centimes illustré d’une couverture de Le RIVEREND
Hors ligne
Article de Adolphe BRISSON paru dans le numéro 377 du 14 septembre 1890 des Annales Politiques et Littéraires
.
Livres et revues : « A BRÛLER, conte astral, par Jules LERMINA
.
J’ai reçu ce matin deux petites brochures, portant des titres étranges. L’une, vêtue d’une couverture écarlate, est intitulée : « L’ELIXIR DE VIE, conte magique » ; l’autre est plus bizarre encore ; sur sa première page est gravé un fleurons cabalistique, avec cette devise : Post laborem scientiam. Au-dessus ces simples mots : A brûler, conte astral. Ces deux contes ont pour auteur Jules Lermina.
Je n’ai pas à vous présenter cet écrivain, vous connaissez son talent, vous avez lu sa prose ici-même. C’est un nouvelliste plein d’imagination, un narrateur ingénieux, qui excelle à grouper les péripéties et à tenir en suspens l’attention du public. Mais Jules Lermina est autre chose qu’un littérateur. Il y a deux hommes en lui : le romancier, et le mage….
Depuis nombre d’années, Lermina se consacre aux sciences occultes, il cultive le spiritisme, il vit en commerce assidu avec les esprits, il sait comment on les évoque, comment on les interroge, ce qu’ils vous répondent, il a percé le mystère de la vie et de la mort, et je ne jurerais point qu’il n’ait pas retrouvé, en feuilletant de vieux grimoire, le secret de la pierre philosophale. Comme tous les « sorciers » qui croient être en possession de la vérité, M. Lermina brûle du désir de faire des prosélytes et de former des élèves. Il se heurte malheureusement à de grands obstacles. La plupart de ses contemporains le regardent de travers, où lui rient au nez, ou se tiennent en tout cas sur une réserve prudente. Les uns, les ignorants et les simples, craignent de s’aventurer sur un terrain dangereux. Les autres, les savants et les forts, haussent les épaules avec mépris. M. Lermina ne se tient pas pour battu ; il poursuit obstinément son chemin, il continue de répandre ses idées, et, afin de les rendre plus attrayantes, il fait pour elles ce que Jules Verne a accompli pour la géographie et l’histoire naturelle, il les présente sous la forme du roman. C’est ainsi que, chaque année, M. Lermina donne l’essor à plusieurs volumes, qui ressemblent, par l’aspect extérieur, à des œuvres d’imagination, et qui sont, en réalité, des livres de doctrine et de propagande.
.
M. Lermina croit, à l’exemple des mages de l’Inde, que tout homme renferme en lui une force spéciale, une force psychique, qui est le principe même de la vie. Or, sous l’influence d’une résolution ferme et soutenue, après une période d’entraînement et d’efforts, l’homme peut arriver à se dédoubler, à projeter hors de lui cette substance psychique, et à exercer par elle une action directe et irrésistible sur ses semblables. – Lorsque le médecin magnétise à distance une maladie hystérique, que, sans prononcer un mot, par la seule tension de sa volonté, il lui suggère certaines pensées, lui fait accomplir certains actes, il réalise le phénomène décrit par Lermina. Il se « dédouble » pour une minute, il fait jaillir hors de lui ce fluide impondérable, ce fluide psychique, qui soumet à sa puissance les volontés étrangères. Or, ce qu’accomplissent nos savants, n’est rien, prétend M. Lermina, à côté de ce qu’exécutent les fakirs de l’Inde. Ceux-ci vivent dans des conditions particulières ; ils passent leur existence dans la solitude, l’esprit constamment tendu vers le même objet. N’absorbant de nourriture que juste ce qu’il en faut pour maintenir le jeu régulier de leurs organes, ils finissent par n’avoir plus qu’une âme et des nerfs, et ils arrivent non seulement à isoler de leur corps leur force psychique, mais à la rendre visible, à l’envoyer au loin, à lui faire accomplir des actes réels…. Ces vérités – ou ces hypothèses (comme il vous plaira) étant admises, voici sous quelle forme les présente notre auteur.
Il met en scène un héros imaginaire, qui retrace ses impressions et narre ses aventures. C’est le fils d’un tailleur, brave homme très calme et très pondéré, et d’une femme excellente, mais extrêmement impressionnable et nerveuse. Cette femme est morte très jeune, sans maladie apparente, d’une lente consomption. Et le fils a hérité, dans une large mesure, du tempérament de sa mère. IL est inquiet, passionné, mobile, toujours agité ; il sent en lui une force intérieure, dont il est le maître, qu’il peut retenir ou épancher à son gré, et qui, à certains moments, lui fait faire des prodiges. Un jour, il est attaqué sur le boulevard par un malfaiteur, sorte de colosse, qui l’empoigne à bras le corps. Il se sent perdu, , il concentre sa volonté dans un effort surhumain, et le colosse recule et lâche prise. Une autre fois, le héros de Lermina se trouve assis au banc du collège. Il brigue le premier prix de version latine au concours général. On lui donne un texte de Tacite à traduire. Il le comprend à merveille, sauf un membre de phrase qui demeure obscur. Cependant, le temps presse, l’heure va sonner, il reste cinq minutes à l’élève pour résoudre la difficulté.
-
« Je compris, dit-il, que, sans être complétée, ma version n’était bonne qu’à être jetée au panier. Il y eut en moi comme un choc électrique ; puis instantanément, je ne me sentis plus vivre que par un point, l’attention profonde –aiguë plutôt- qui se portait sur la phrase de Tacite. En même temps –j’en eus la conscience complète- une attention de tout mon être concentra ma force vitale sur l’énigme, et les mots translatés jaillirent sous ma plume, sans que je me rendisse compte de leur correction. Je remis ma copie sans la relire.
Quand je me levai, j’étais étourdi et eux quelque peine à marcher droit. J’étais même si pâle que mes camarades me raillèrent, à cause du « trac » qu’ils me supposaient.
Quelques minutes après, sortant de la sale Gerson, l’air avidement respiré me rendait mon équilibre. Je me rappelai les mots latins, la traduction. C’était la perfection même. »
.
Vous voyez que ce jeune homme a des dispositions étonnantes pour le magnétisme. Pour peu que l’occasion s’en présente, il deviendra un médium distingué. C’est, en effet , ce qui arrive. Il fait la connaissance d’un savant, George Charvet, qui vit avec sa sœur Sita, à l’écart du monde, et qui creuse avec elle les sciences occultes. Notre héros tombe éperdument amoureux de Sita, dont le charme étrange, dont le profit Assyrien, dont l’œil énigmatique le subjugue. Mais Sita reste insensible à cette tendresse, son esprit vole plus haut et plus loin ; il plane au-dessus des passions humaines, et n’entretient de commerce qu’avec les mages et les fakirs d’Orient. Elle communique avec eux à travers l’espace, sans avoir besoin de recourir au télégraphe, à la vapeur, à ces grossiers moyens de locomotion qu’emploient les hommes vulgaires. Quelquefois, Sita est occupée à lire ou à déchiffrer un livre sanscrit ; soudain elle entend un bruit de clochette, plus léger qu’un battement d’aile ; cela signifie qu’un prêtre habitant les provinces de l’Asie, désire la consulter. Elle prête l’oreille, elle entend des voix, elle répond, et les deux affiliés causent ainsi familièrement, à mille lieues de distance.
L’amoureux de Sita est très jaloux de ces familiarités ; mais sa fureur est au comble quand il apprend que la belle va s’éloigner, quitter l’Europe, aller s’ensevelir dans un temple asiatique, et se consacrer au culte de Brahma. En vain, cherche t-il à la suivre, à la rejoindre, à la retrouver ; elle disparaît comme un éclair, sans laisser de traces. Il jute alors de se venger, de découvrir sa retraite. Que faut-il pour cela ? Qu’il devienne aussi puissant que les fakirs de l’Inde, qu’il arrive, comme eux, à se dédoubler, à faire jaillir de son corps, par un suprême effort de volonté, son âme, son « être astral », comme ils disent, et a envoyer cette âme à la recherche de celle qu’il a perdue. IL se met courageusement à l’œuvre ; pendant des années, il s’applique à développer sa force psychique, il vit au milieu de Paris comme les Brahmines dans l’Indoustan, mangeant à peine, ne buvant plus, passant ses jours et ses nuits dans un état voisin de l’extase, accumulant les expériences. Quelles sont ces expériences ? Il va nous les décrire par le menu :
.
« J’étais parvenu, sans trop de peine, à réaliser de nouveau l’effet qui déjà une fois s’était produit, sans l’aide de ma volonté, la matérialisation vague, hors de moi, de mon fluide vital. Mais justement lorsque je voulais enfoncer ce « vague », lui donner une existence plus concrète, il arrivait ou bien que l’effort cérébral de raisonnement auquel je me livrais amenât au contraire une évaporation de la forme obtenue ou bien que je fusse pris d’un engourdissement pendant lequel l’œuvre s’opérait qans que j’en eusse conscience.
Je constatais ce dernier point, au moyen d’un appareil photographique que je disposais ainsi. J’opérais dans l’obscurité pour n’avoir pas même la distraction de la lumière. Etendu sur un canapé, je provoquais la sortie du fluide vital. Alors par un mouvement d’horlogerie, l’appareil photographique se mettait en marche déroulait régulièrement une feuille de papier sensibilisé.
Un autre mécanisme allumait de dix secondes en dix secondes un fil de magnésium. Lorsque la syncope survenait, l’appareil agissait toujours, pendant un temps déterminé, après le quel un déclic faisait partir une nouvelle sonnerie qui me rappelait à la réalité.
J’ai les épreuves, là, sous mes yeux. Je les joindrai à ce manuscrit. Ou elles seront brûlées avec lui, ou je les retrouverai… si je reviens.
Sur ces épreuves – qui ne mentent pas – je puis suivre la marche de l’opération.
C’est d’abords, à la place du cœur, un jet de vapeur grisâtre, si ténu qu’il est presque invisible, puis un léger serpentin qui monte d’abord, tourne ensuite sur lui-même, s’enlace, s’alourdit et peu à peu retombe en une ligne qui semble un brin de laine blanchâtre. Puis, la source vitale coulant toujours, le fil grossit, s’épanouit en quelque sorte, s’élargit en se dilatant d’abord comme pour remplir un moule et bientôt s’épaissit de plus en plus – très relativement s’entend, et sans arriver à l’opacité - et bientôt cette vapeur prend une forme, la mienne.
C’est à ce moment que pendant six mois je me fis éveiller par la sonnette. J’avais employé ce long délai à retarder de plus en plus l’instant de la syncope, ce que je n’avis pu obtenir que par fractions de temps infinitésimales. Mais au bout de cette période, j’étais parvenu à rester éveillé jusqu’à la parfaite production de ma forme extérieure. De plus, je n’avais plus à craindre d’éparpillement de ma volonté, elle se concentrait bien tout entière dans la matérialisation obtenue.
Ce fut alors que je me préoccupai de perfectionner cette forme, et lui ayant donné l’existence, de lui donner la force. Il fallait d’abord qu’elle pût se mouvoir, alors que matériellement je restais immobile.
Par un acte cérébral, je créais un geste, distinctement évolué dans une image bien claire, et ma forme accomplissait ce geste, avec hésitation d’abord, mais bientôt avec une précision parfaite. Ainsi peu à peu je l’amenai à étendre les bras, à mouvoir les jambes, à s’agiter, à s’éloigner, à se rapprocher de moi.
Souvent encore j’étais interrompu par la syncope, mais la sentant venir, je faisais agir l’appareil photographique, et j’acquérais la preuve que, quand même, ma force m’avait obéi.
Il me fallut ensuite lui donner prise sur les objets matériels qui m’entouraient, c’est-à-dire faire d’elle un esclave actif et soumis. Mais les progrès, par moi réalisés, étaient tels que cette tentative ne me coûta pas grande fatigue. Le procédé était toujours le même : je créai dans mon cerveau le quadruple mouvement de s’approcher de ma bibliothèque, puis d’étendre le bras vers un livre, de le saisir et de me le rapporter. Si je m’engourdissais avant que l’acte fut totalement accompli, je retrouvais à mon réveil le livre auprès de moi »
.
Quand il se croit suffisamment préparé, notre homme affronte la suprême tentative ; il va chasser, isoler son âme de sa dépouille mortelle et l’envoyer, par un effort surhumain, au fond de l’Asie, auprès de la cruelle Sita. Il se couche sur un lit, il tend toutes les énergies de sa volonté vers le but où il aspire, mais il a trop présumé de ses forces. Le lien qui unit entre eux son âme et son corps, au lieu de se relâcher, se brise, et le malheureux s’endort pour ne plus se réveiller…..
…..
Telle est cette étrange histoire. Elle éveilleras chez vous un sourire, vous la traiterez de conte fantastique ou de conte bleu ; j’ai envie, comme vous, de ne pas la prendre au sérieux, et cependant, vous l’avouerai-je, elle m’a troublé. L’auteur est de si bonne foi, il paraît si convaincant ! Et il n’est pas le seul de son espèce. Cette petite église des Mages-Littérateurs grossit chaque jour et recrute de nouveaux adeptes. Elle compte parmi ses fidèles des écrivains distingués, Joséphin PELADAN, Gilbert-Augustin THIERRY, Victorien SARDOU, des savants impeccables, le docteur LÜYS, et le docteur CROOKES… CE sont là des noms sérieux et dignes d’estime. D’autre part, la raison se refuse à épouser leurs croyances. Quand on nous décrit les surprenants phénomènes réalisés par les médiums, le mot de « charlatans » nous monte aux lèvres. Et cependant, avons-nous bien le droit de le prononcer ? Si un physiciens avait prédit, il y a deux cents ans, au roi Louis XIV, qu’un jour viendrait où l’on pourrait, en parlant de Paris, être entendu à Marseille, et transmettre en une minute, à tous les bouts de la France, les ordres du roi, on l’eût pendu, sans doute, ou brûlé, ou tout au moins enfermé à la Bastille. Sommes nous sûrs que dans deux siècles, les merveilles qui choquent Notre sens commun, ne seront pas devenues banales, et qu’à cette époque, le magnétisme, l’hypnotisme, la suggestion n’apparaitront pas à nos petits fils comme des phénomènes très naturels et très simples ? La sagesse nous défend de rien affirmer. Je crois, pour ma part, que, dans cette voie, l’avenir nous ménage de singulières révélations….
Adolphe BRISSON.
.
La sagesse ne me défend absolument pas d’affirmer que Mages et autre médiums ne sont, à toutes époques, que des escrocs et des fumistes, que l’âme (pour ceux qui en possèdent une) n’est qu’une notion philosophique et non physique. Isma.
Dernière modification par Ismaël II (09-09-2012 17:25:06)
Hors ligne
Curieusement, c'est l'aspect huluberlu de la fin 19e début 20e qui me choque le moins. A l'époque, il semble assez logique que l'ouverture d'esprit passe par l'intérêt porté aux sciences occultes, la science avait tellement progressé qu'il n'était pas incroyable de penser qu'elle pouvait encore expliquer rationnellement des faits rapportés depuis des siècles. Après tout, on arrivait à voler comme les oiseaux, alors pourquoi les trucs qui font la pensée individuelle n'auraient pas une existence immatérielle. Après des lustres à s'être fait imposer une vision religieuse et croyante d'une âme (ou de son absence), même les épris de cartésianisme étaient séduits par une interprétation plus "scientifique" de tous ces phénomènes rapportés jusqu'à là sans preuve. C'est ce qui trouble ce critique, c'est aussi ce qui exaspéra l'église qui voyait marcher sur ses brisées.
Hors ligne
Pages : 1
[ Générées en 0.016 secondes, 10 requêtes exécutées - Utilisation de la mémoire : 744.58 Kio (pic d'utilisation : 812.16 Kio) ]