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THÉRIAULT, YVES
[Pseud.: Benoît Tessier]
(1915-1983).
Romancier, conteur, nouvelliste, dramaturge et essayiste, né à Québec.
Très tôt sa famille déménage à Montréal. Il étudie à l'école paroissiale Notre-Dame-de-Grâce et un an au Mont-Saint-Louis (1921-1929). Pendant quelques années, il exerce divers métiers: chauffeur, trappeur, boxeur, vendeur... puis annonceur, réalisateur et scripteur à la radio dans plusieurs villes: Montréal, New Carlisle, Québec, Trois-Rivières, Hull et Rimouski. Il devient ensuite scripteur à l'Office national du film (1942-1945) et à Radio-Canada (1945-1950).
Boursier du Gouvernement français, en 1950, il fait un séjour à Paris, puis il voyage autour du monde et séjourne un long moment en Italie. Désormais, il se consacre à l'écriture, excepté de 1965 à 1967, alors qu'il est directeur des Affaires culturelles au ministère des Affaires indiennes, à Ottawa, et pendant le long arrêt forcé que lui impose une trombose cérébrale en 1970.
Le désir d'écrire lui vient très tôt. Il lit beaucoup, étudie le dictionnaire, dissèque quelques auteurs qu'il aime, comme Mauriac, ébauche des romans, fait paraître un premier conte dans Le Jour, le 11 janvier 1941.
Son premier livre, Contes pour un homme seul, paraît en 1944. Il s'agit d'une vingtaine de récits assez brefs, de formes variées, d'une écriture serrée et dense, souvent poétique, qui raconte des histoires étranges aux personnages entiers, excessifs, révoltés, créatures d'instinct et de violence qu'on reverra souvent dans l'oeuvre de Thériault. La critique est agréablement surprise, et Guy Sylvestre déclare que le conteur renouvelle le genre. De son côté, le public est conquis du premier coup et restera fidèle à l'auteur.
Yves Thériault ne s'arrêtera presque plus et deviendra l'écrivain le plus prolifique du Québec, l'un des rares à vivre de sa plume. Son oeuvre comprend une quarantaine de romans, contes et récits pour adultes, une vingtaine de livres pour enfants, plusieurs pièces de théâtre, sans compter quelque 1200 textes pour la radio, plus de 200 pour la télévision, outre quelques centaines de petits romans populaires parus sous le couvert de l'anonymat ou de pseudonymes, qu'il a composés pour se faire la main et gagner des sous. Il affirmait pouvoir rédiger de sept à huit pages à l'heure, ce qui n'aboutit pas toujours aux meilleurs résultats.
Lui-même partiellement de sang montagnais, Yves Thériault s'est fait aussi le romancier des minorités canadiennes: inuit (Agaguk...), indienne (Ashini), juive (Aaron), scandinave (Kesten), etc. Agaguk (1958), traduit en une vingtaine de langues, lui acquiert une notoriété internationale, et est un des romans les plus lus au Québec dans les années soixante..
Certains de ses ouvrages ont été moins bien accueillis de la critique, mais à mesure que l'oeuvre grandit, l'unanimité se fait, et François Ricard écrit en 1977: «On a pu parler de l'épuisement d'Yves Thériault, de la facilité et des redondances [...]. Qu'ils soient fondés ou non, ces bruits ne devront plus avoir cours depuis [...] Moi, Pierre Huneau [...], une oeuvre forte, rigoureuse, profondément originale».
Selon André Major, «ce qui frappe chez Thériault, c'est ce plaisir de conter, que le lecteur partage dès qu'il est le moindrement sensible à cette parole drue et dure jusqu'à la cruauté parfois, d'une grande sobriété s'accordant naturellement au propos: une tumultueuse suite de conflits résolus, la plupart du temps, dans la mort. [...] Et puis, tout à coup, avec Moi, Pierre Huneau, vient l'apaisement, la sereine acceptation du malheur».
L'oeuvre d'Yves Thériault lui a valu plusieurs récompenses: prix de la Province de Québec (1954, 1958), élection à la Société royale du Canada (1959), prix du Gouverneur général (1960), prix David (1979)...
A sa mort survenue à Rawdon, en octobre 1983, l'homme est acclamé comme le père des lettres québécoises. Que restera-t-il de son oeuvre, se demande Réginald Martel qui répond: «Agaguk, mais aussi dix, peut-être quinze livres inoubliables, de ceux qui réinventent chaque fois le plaisir de lire».
Source: Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord © Éditions Fides, 1989
Si la bombe m'était contée, Montréal, Éditions du Jour, 1962, 124 p. (à vérifier)
Il a écrit des contes également mais est-ce pertinent?
et voir:
http://forums.bdfi.net/viewtopic.php?pid=12780#p12780
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