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#1 26-12-2011 16:50:03

Ismaël II
Membre ++
Inscription : 04-07-2010
Messages : 1 338

(Auteur) Maurice SCHWOB

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Maurice SCHWOB,  1859 – 1928, frère de Marcel SCHWOB et père de Lucy SCHWOB plus connue en littérature par les surréalistes sous le pseudonyme de Claude CAHUN (1894 – 1954). Il dirige le journal Nantais « Le Phare de la Loire » à partir de 1892 et écrit quelques livres qui sont des extensions des articles qu’il publie dans son journal. Un de ses rares textes « littéraires » est une anticipation totalement inconnue :
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« LES TEMPS FUTURS ».
Première partie : « LA CATASTROPHE »
Le 12 décembre 1911, l’Allemagne met la France en demeure d’évacuer Casablanca, c’est en fait une déclaration de guerre. Les français en état d’alerte masse des troupes en attendant les débuts des l’invasion mais les frontières sont calmes et désertes. Un peu plus tard une nuée d’aéroplanes envahissent le ciel des grandes villes de France et un ultimatum est adressé au pays : rendez-vous ou nous détruisons les villes. La France ne cède pas et une pluie de fer et de feu s’abat sur Paris, les autres agglomérations n’étant pas épargnées.
« Ce siècle d’épouvante n’a duré qu’un quart d’heure »
Rapidement la France est en ruine et le pays un vrai charnier :
« Il n’y a plus rien, la grande mécanique toute entière est par terre. En moins de douze heures un grand Etat civilisé a été ramené à la barbarie d’un royaume nègre de l’Afrique Centrale »
La population survivante se réfugie dans les caves pour échapper aux aéroplanes Allemand :
«  -Eh bien,  soit ! Ce sera la guerre des taupes contre les oiseaux ».
Une poignée de volontaires suicidaires parvient à détruire les dépôts de carburants des aéroplanes et par là même un bon tiers des engins volants obligeant les Allemands a engager le combat terrestre qui devient d’une sauvagerie incroyable. Au sol le combat d’enlise entre les envahisseurs et les survivants dénués de tout mais armés d’une hargne et d’une détermination sans borne..
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Seconde partie : « LA DERNIERE BATAILLE »
Sous le désert des Causses et en grand secret l’ingénieur Chassin a mis au point un avion ultra-moderne d’une autonomie totale de 3 jours. Il invente également des petites bombes incendiaires composée d’une ampoule qui se cassant dégage de l’hydrogène phosphorée (l’ancêtre du napalm ?). Le gouvernement ne répondant plus, Chassin décide  de lancer une escadrille de 25 appareils au-dessus de l’Allemagne. Hambourg et Berlin sont irrémédiablement et totalement détruites. Le rapport de force change du tout au tout et l’Allemagne est acculée à la défaite.
Pendant ce temps là en Amérique du Sud, Castro, dictateur local (cela ne s’invente pas) qui profitait des mêmes aéroplanes que les Allemands, attaque les Etats-Unis qui ont du mal à riposter et font appel à Chassin et à ses engins qui en quelques jours parvient à donner la victoire aux Américains. Les nouveaux avions sont si perfectionnés qu’ils ne peuvent qu’empêcher tout conflit ultérieur :
« Il n’y a plus de frontières. Nous sommes tous citoyens de l’univers. C’est l’ère de Fraternité universelle qui commence et l’Homme libéré de tout soucis, va pouvoir entamer la lutte finale contre la douleur : on bannira la souffrance de cette terre…. »
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Troisième partie : « L’ÂGE DE L’OR »
Mais l’utopie est de courte durée ; si en effet les guerres sont définitivement finies l’esprit de jouissance devenant le maitre-mot, des nouveaux criminels voit le jour. Des apprentis scientifiques n’hésitant pas à faire chanter les grandes villes en menaçant de polluer l’eau potables ou d’envoyer dans l’air ambiant les bacilles du choléra. « La concentration des capitaux a engendré la corruption croissante, la ploutocratie gouverne et tout s’achète ! Le gouvernement vénal n’est plus qu’une parodie de la démocratie. On amuse les foules avec des fêtes incessantes : panem et circenses… ».
Chassin est appelé pour lutter de façon scientifique contre tous les fléaux nouveaux. Mais seulement il n’accepte que contre le pouvoir absolu qui lui est accordé. Le nouveau dicteur au début réussit plutôt bien sa nouvelle mission mais le pouvoir lui montant à la tête :
« Espérant, contre tout espoir, réformer, à lui seul, l’humanité, il veut essayer, avec une énergie indomptable, d’imposer son gouvernement absolu. Mais il a oublié la toute puissance de l’argent. Quelques-uns de ses compagnons, qu’il croyait si fidèles, ne résistent pas à la tentation. Ils sont achetés et le vendent. Sans défiance, il tombe dans un guet-apens. Prisonnier, traité en rebelle, il va passer en jugement. En attendant, le gouvernement, reconstitué, prend les mesures qu’il déclare nécessaires au Salut Public. Le droit au vol est supprimé pour les particuliers. Le vol sera désormais une affaire d’état. La transmission à distance de la pensée et de l’énergie, sous toutes ses formes est monopolisée. Mais il ne suffit pas de confisquer toutes les inventions présentes, il faut encore se rendre maître des découvertes de l’avenir. On institue donc la Censure des inventions nouvelles, avec le droit absolu pour la société de les utiliser ou de les supprimer.
Tout inventeur essayant de se soustraire à cette loi sera puni de mort. Toutes les dénonciations seront récompensées. C’est l’abdication intellectuelle de l’individu entre les mains d’une collectivité irresponsable. »
Chassin est condamné à mort et exécuté « et le monde, à travers une crise aiguë d’étatisme, broyant les individus et les initiatives, reprit sa marche vers des destinées inconnues. »
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Quatrième partie : « DE LA BRUTE AU SURHOMME »
Cette partie est une réflexion très intéressante de l’auteur sur son époque et curieusement mais indirectement sur la notre. Il y développa la fameuse théorie de MOLTKE sur « La Guerre Nécessaire » et tire comme conclusion que les progrès attirent autant de négatif que de positif. Bref, l’auteur n’est guère optimiste pour l’avenir de 1910.
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En fait ce texte est la partie finale du volume nommé « BAGATELLES », pages 209 à 256, chez Flammarion en 1910. Broché in-12° de 260 pages. Texte relativement court mais qui sort des sentiers battus de l’habituelle rhétorique de la revanche de la guerre de 1870. La réflexion y est dense et cent ans avant nous pose à peu près les mêmes problèmes sur les définitions de la démocratie qui n’est pas vraiment la même pour tous et du pouvoir de la science qui voudrait diriger tout. Texte court mais intense. Le reste du volume est constitué d’articles parus dans « Le Phare de la Loire »
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Dernière modification par Ismaël II (28-12-2011 22:25:04)

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