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Madeleine PELLETIER, née le 18 mai 1874 et décédée le 19 décembre 1939 :
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Militante socialiste et féministe première femme en France à avoir à la fois un diplôme de médecine et de psychiatrie. Elle s'attira de gros ennuis en prônant ouvertement la contraception et l'avortement. Bref Madeleine n'était guère fréquentable, ce qui en fait une personne sympathique à nos yeux et en quelques sortes une égale de Louise Michel dans le genre « précurseuses »
Notre doctoresse, qui en fait était « Docteur », passa du Socialisme au Communisme, Socialisme qui à l'époque ne correspondait en rien à notre « Socialisme » d'aujourd'hui, la « Gauche » d'alors était pratiquement l'égal de notre « extrême gauche » d'aujourd'hui, puis elle dédia sa vie à l'Anarchisme, étant par principe totalement apolitique. Elle nous a laissé un roman, une utopie Communiste, qui si elle ne brille pas particulièrement par les côtés de son réalisme politique est une pure merveille au niveau au niveau de la science fiction :
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« UNE VIE NOUVELLE », éditions Eugène Figuière, 1932. Broché in-12° de 248 pages. Couverture non illustrée.
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Chez Figuière, la plupart des écrivains du catalogue étaient édités à compte d'auteur, sauf bien sur les classiques réédités. Le problème pour se procurer une liste exhaustive des volumes parus provient du fait qu'au dos des livres ne figurent que pratiquement toujours les mêmes listings, l'éditeur favorisant publicitairement ses propres ouvrages et ceux des es amis où bonnes relations. Pour compliquer le tout Figuière a rejaquetté quelques livres des éditions « Argo » et « Pensée Françaises ». Tout ceci pour dire qu'un catalogue général des éditions Figuière serait le bienvenu.
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« Une vie Nouvelle » est une utopie Communiste, l'action s'y déroule dans le futur, 10 ans après la prise du pouvoir par les Communistes. Les noms des rues de la capitale ont changé et l'ancien Boulevard Saint-Michel se nomme dorénavant Boulevard Michel Bakounine, le reste à l'avenant. Les cafés ne servent plus d'alcool et dans leurs arrière-salles on peut manger, lire et écrire, entendre la T. S. F. et même voir la « télévision » et les salles annexes servent de gymnases et de bains-douches. L'on peut passer la journée entière dans de tels établissements. Personne ne fume plus. L'accouchement d'un enfant donne droit à un an de congés payés (pour mémoire les premiers congé payés datent de 1936). Journées de travail de 6 heures. L'avortement est autorisé.
Paris est maintenant aussi étendu que le département de la Seine et est desservi par des autobus qui circulent sur 50 lignes concentriques. Le niveau de la criminalité est descendu à zéro et la liberté sexuelle n'a rien a envier aux « Monades urbaines » de Robert Silverberg. Les mères abandonnent leurs rejetons à la naissance (bonjour, quand même, la Doctoresse), qui sont élevés en batteries par des professionnelles : maternité, école, usine…. (Le Communisme à tout de même ses limites)
Dix ans s'écoulent encore :
L'aérobus est le maître du ciel et l'on traverse la France en deux heures. L'égalité intellectuelle des deux sexes est absolue. La télévision en couleurs fonctionne parfaitement. Grâce à des rayons spéciaux il est possible de voir l'intérieur des organes humains et même le cerveau. Les savants français ont découverts la transmutation de l'or, (amusant de constater que l'auteur à une vison réaliste du futur scanner mais poursuit des chimères avec la transmutation de l'or), ce qui permet au Gouvernement de racheter les anciennes colonies anglaises. Le racisme n'existe plus et les dernières religions perdent leurs adeptes les uns après les autres. On vient de mettre au point un vaccin contre la tuberculose (écrit en 1932) et contre le cancer qui deviennent des maladies « bénignes », etc. Ce livre devient véritablement intéressant car l'Utopie Communiste se transforme en livre de S. F. (voir le large extrait, après le dernier paragraphe).
Cet excellent livre s'achève lorsque le héros, Charles Ratier (difficile de donner un nom plus prolétaire à un héros), devient centenaire et subit sa seconde régénération. Un raid sur la planète Mars est envisagé. Tout va pour le mieux dans le meilleurs des mondes (le Camarade-Président se nomme Egemon, c'est plus sympa que Big Brother). Isma
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« On venait d'effecteur avec succès le premier voyage interplanétaire. Un savant astronome était allé à la Lune avec un pilote au moyen d'un appareil qui se propulsait lui-même. Ils avaient failli être asphyxiés à cause de la raréfaction de l'air, mais les Lunaires leur avaient porté secours en les munissant d'un masque producteur d'oxygène.
L'espèce dominante de notre satellite était un reptile à tête expressive, il respirait peu. Très adroit de sa queue pourvue de doigts, il avait construit des villes d'un style particulier qui n'avait rien de semblable sur Terre. Dans les maisons, des plans inclinés remplaçaient les escaliers et sur les toits en terrasse il y avait de très hauts mats sur lesquels les propriétaires grimpaient en s'enroulant, afin de mieux jouir de la vue. Dans les temps anciens, ils se déplaçaient en rampant ainsi que cela était dans leur nature, mais depuis la civilisation ils s'installaient sur une sorte de chariot qui était mu par un moteur électrique. Cela pouvait atteindre une vitesse de 40 kilomètres à l'heure, ce qui était plus que suffisant pour la promenade et les affaires. Leur tête triangulaire était pourvue de trois yeux verts expressifs. Lorsqu'ils étaient joyeux, ces yeux avaient un éclat très doux que complétait un large sourire de leur bouche relevée.
Avec beaucoup de peine, les voyageurs étaient parvenus à leur expliquer qu'ils venaient de la Terre. Alors un reptile long de 5 mètres, qui avait une magnifique peau jaune à raies dorées, les avait amenés dans un palais où étaient des instruments d'optique assez semblables aux nôtres, mais bien plus puissants.
Justement, l'hémisphère Européen du globe terrestre était tourné vers la lune ; les voyageurs purent leur montrer la tour que les Communistes avaient édifiée à la place de la Tour Eiffel et qui avait mille mètres de haut.
Les astronautes n'étaient pas sans une certaine crainte au milieu d'êtres si différents de nous. La visite de l'observatoire les rassura. Des êtres arrivés à un tel progrès ne pouvaient dévorer des voyageurs comme le faisaient sur la terre les peuples sauvages. Il ne leur arriva d'ailleurs rien de fâcheux, les mœurs étaient pacifiques. Autrefois les reptiles lunaires faisaient la guerre, à une espèce aérienne munie d'une vessie qui faisait ballon et lui permettait de s'élever ; mais elle avait été vaincue et reléguée dans les cratères des volcans.
Les Terriens visitèrent la ville auprès de laquelle ils étaient arrivés. Les rues étaient pavées avec un verre très brillant que l'on y avait versé à chaud. C'était à la fois très solide et très beau. Les maisons étaient cylindriques et peintes en bleu.
Tous les individus étaient semblables et il n'y avait pas de sexe. La reproduction se faisait par des œufs que les individus allaient pondre dans un établissement spécial maintenu à une température élevée. Lorsque les petits sortaient de l'œuf, ils étaient en état de se diriger seuls ; on les conduisait dans un établissement où ils recevaient la culture lunaire.
Les Lunaires avaient longtemps adoré la Terre, astre splendide qui éclairait leurs nuits. Mais depuis l'invention des lunettes, ils s'étaient rendus compte que la Terre n'était qu'un monde comme le leur ; ils avaient alors renoncés à toute religion.
La nourriture se composait d'une matière organique non vivante qui remplissait les vastes espaces que les Terriens voyaient au télescope et prenaient pour des mers. Les horreurs de la vie terrestre où les êtres sont forcés de tuer pour manger étaient inconnues sur la Lune. Néanmoins, la fraternité, nous l'avons vu, n'avait pas toujours régnée entre espèces. Les reptiles qui dominaient le règne animal avaient réduit en esclavage une sorte de lézard rouge à quatre mains très intelligent, qui faisait tout le travail matériel dont les reptiles assumaient la direction.
Seuls, les lézards étaient vêtus ; leur peau peu épaisse ne les préservait pas assez des grands froids lunaires. Ils portaient une sorte de manteau analogue à celui dont sur la terre on couvre les chiens, il était fait aux dépens des ailes d'une graine que l'on réduisait en poudre pour les comprimer ensuite. Les reptiles allaient nus sur leurs chariots ; leur peau épaisse et visqueuse suffisait à les garantir du froid. Ils portaient seulement des colliers d'or ou de diamants. Beaucoup portaient un gros diamant ou une plaque d'or sur leur tête, au centre du triangle formé par leurs trois yeux.
Les reptiles, bien que très intelligents, ne possédaient pas de langage. Ils exprimaient leurs pensées au moyen de signes qu'ils faisaient de la main qu'ils avaient au bout de leurs queues, ils avaient aussi une écriture idéographique, avec des signes qui exprimaient les rapports entre les images.
En outre, ils avaient quelques sifflements avec lesquels ils exprimaient l'affirmation et la négation ; la joie et la douleur. Enfin, ils possédaient quelques notes musicales et s'en servaient pour composer des chants plaintifs qui n'étaient pas sans charme.
Les voyageurs visitèrent quelques maisons. Le cercle de chez les Lunaires remplaçait notre rectangle, les lits étaient ronds et les reptiles s'y enroulaient pour dormir. Aux murs, il y avait des tableaux peints avec beaucoup d'art, les auteurs y rendaient avec une très grande expression les hautes montagnes au sol tourmenté de la planète.
Leurs ingénieurs avaient réussi à percer la Lune de part en part, et l'immense tunnel qui allait aux antipodes était sillonné de chemins de fer à wagons disposés verticalement. On descendait durant la première moitié du voyage et pour la seconde on remontait sans changer de direction. C'était, paraît-il une sensation très pénible.
Ce travail colossal avait duré plusieurs siècles et avait anéanti des générations de lézards ; mais ils avaient rapporté des richesses considérables en or et en diamants. En maints endroits il avait fallu traverser des fournaises ardentes et bâtir les murs du tunnel en matières réfractaires à la chaleur, les ouvriers revêtaient des combinaisons en amiante ; malgré cela des milliers avaient péri brûlés.
Avec leurs masques à oxygène, les astronautes supportaient sans gêne l'air raréfié de la Lune. La matière alimentaire accommodée de cent façons par les cuisiniers leur semblait excellente. Néanmoins une peur instinctive leur oppressait la poitrine ; malgré l'amabilité des reptiles, ils ne se sentaient pas chez eux. D'ailleurs il fallait songer au retour, les Terriens devaient être inquiets. Les reptiles remirent en l'état l'appareil propulseur et ils en dressèrent un plan avec soin ; ils voulaient en construire un semblable pour aller sur la Terre.
Le retour des voyageurs fut triomphal ; ils amerrirent dans le Golfe de Gascogne où des navires étaient prêts, au besoin, à leur porter secours. Depuis mille mètres, le propulseur ne fonctionnait plus et l'appareil était fait de telle sorte que le pilote pouvait en amortir la chute et la diriger.
On donna aux deux astronautes des fêtes splendides. Des inscriptions multicolores projetées la nuit dans le ciel magnifiaient la science et le courage des deux voyageurs. Déjà vingt jeunes gens des deux sexes s'étaient présentés pour faire à leur tour le voyage ; il fallait contenir leur ardeur.
Les télescopes du monde entier étaient braqués sur l'astre où se voyaient maintenant des signes incontestables. Les astronautes avaient appris aux Lunaires l'alphabet et quelques mots de français. Le télescope installé sur la tour Karl Marx observa très nettement les deux lettres N. V. ; sans aucun doute, cela voulait dire : « Nous venons ! »
L'Italie fasciste ne parlais de rien moins que de conquérir la Lune et de la coloniser. Ses journaux étaient remplis d'articles pleins de mépris pour ces « reptiles gluants », qui tenaient le haut du pavé sur leur planète. On allait leur faire connaître les gaz de la chimie italienne, etc. Tout cela, heureusement n'était que du bluff. L'Italie, très appauvrie, n'était rien moins qu'en état de fréter un transplanétaire et la France attendait avec impatience l'arrivée des Lunaires auxquels ils se promettaient de faire le plus chaleureux accueil. On construisait pour eux, tout près de la Tour Karl Marx, une maison de style lunaire, d'après les données des astronautes. On la garnit de meubles ronds et on écrivit en lettres dorées de l'alphabet lunaire : « Toutes les planètes sont sœurs ».
Paris entier défilait devant la maison ; les gens y couraient dès la fin de leur journée de travail.
Un soir, la T. S. F. signala la chute dans la Manche d'un appareil qui devait venir de la Lune : on y courut. Les Lunaires étaient quatre ; une fois à terre, on les fit monter dans un autobus et en une heure ils étaient à Paris.
Ils avaient emporté cent kilos de matière de matière lunaire pour leur nourriture. Mais on avait préparé pour eux des lichens et des champignons, accommodés avec de la crème ; ils trouvèrent cela excellent. Il fallut leur faire visiter Paris sur le toit d'un autobus, tant la foule se pressait partout pour les voir. Les cinémas du monde entier portaient leurs traits à l'écran.
Malheureusement pour l'esthétique, ils devaient porter un masque, car ils ne pouvaient vivre dans l'air terrestre trop dense pour eux.
Lorsqu'ils furent reçus au Conseil des Dix, Egemon leur présenta quelques phrases écrites en lettres lunaires où on les félicitait d'être venus sur la Terre.
Un laryngologiste entreprit de leur apprendre à parler et il y réussit. Au bout d'un mois, lorsqu'ils s'en retournaient chez eux, les reptiles savaient dire quelques formules de politesse. C'était un peu sifflant, mais on comprenait. Ils emportèrent quelques animaux terrestres ; une chienne et une chatte prêtes à accoucher ; ils voulaient tenter de les acclimater sur la Lune.
En revanche, ils nous avaient laissé la matière organique non vivante qui leur servait de nourriture et ils promettaient de nous en envoyer de grandes quantités, au moyen d'auto-propulseurs sans pilote. Accommodée à la crème, la « sélénite » était un met excellent et on songeait déjà à lui donner la place de la viande dans l'alimentation terrestre. Si cela se réalisait, un grand progrès serait fait dans la voie de l'adoucissement des mœurs, car on aurait plus besoin de tuer les animaux. Déjà des personnes sensibles avaient proposé que, pour empêcher les bêtes d'encombrer la terre, on affecte une île du Pacifique, où plutôt deux îles, car il y en aurait une pour les herbivores et une autres pour les carnivores. Les carnivores se seraient entre-dévorés, il est vrai, mais on ne pouvait empêcher cela.
Le chariot des lunaires fut adapté à la locomotion terrestre et devint à la mode. On en fit une chaise roulante mue par un petit moteur. C'était léger et pratique, le tout pesait 10 kilos et un système de télescopage permettait de faire entrer l'appareil dans une petite valise. Tout le monde avait sa chaise et personne ne marchait plus. Les partisans de la culture physique protestèrent, mais les partisans de la chaise étaient en majorité. Sur les trottoirs, les passants roulaient à une dizaine de kilomètres à l'heure ; on s'arrêtait quand on voulait. La nouvelle invention rendit de grands services aux impotents que leur infirmité forçait à être sédentaires, la vie active leur était rendue. Quant aux personnes valides , elles remplaçaient la marche par de la culture physique, qu'elles faisaient tous les matins dans le gymnase dont toutes les maisons étaient pourvues……. »
Dernière modification par Ismaël II (22-11-2010 17:21:43)
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Quelques éléments biographiques complémentaires récupérés sur le Net.
Madeleine Pelletier (Paris, 1874-1939) naît à Paris (IIe arrondissement) le 18 mai 1874 dans une famille modeste de six enfants.
Sa mère tient une boutique de fruits et légumes dans le Marais. Sa bigoterie romaine et ses opinions royalistes la font surnommer la Jésuite ou Mme Sévigné. Son père, cocher de fiacre, est frappé d'hémiplégie en 1878, mais cloué sur son fauteuil roulant, il discute énormément avec la petite Madeleine pour qui l'école devient l'alternative à la misère et à l'enfermement familial.
Madeleine fréquente ainsi un établissement religieux passe en 1885 le certificat d'études primaires, mais quitte l'école malgré l'avis de ses institutrices.
Elle fréquente alors les milieux féministes et libertaires et rencontre Louise Michel. En 1897 Madeleine passe le baccalauréat en candidate libre et l'obtient avec la mention « très bien » en philosophie.
Grâce à une bourse de la Ville de Paris et l'appui de quelques amis elle devient la première femme à passer le concours de l'assistance médicale à Paris.
Admise à l'internat en 1903, grâce à une campagne de presse en sa faveur menée notamment par La Fronde de Marguerite Durand, elle peut commencer les études le 1er février 1904 et prête le serment d'Hippocrate le 30 mars 1906.
C'est au moment de son entrée à l'internat que son collègue Paul-Maurice Legrand, président de la Grande Loge Maçonnique Symbolique Écossaise « maintenue et mixte » la dirige vers cette obédience*.
Madeleine Pelletier est reçue apprentie le 27 mai 1904 à la loge maçonnique parisienne La Philosophie Sociale. Dès sa réception, elle se distingue par ses conférences.
Sa première conférence en loge , « L' hypothèse Dieu » est publiée dans la revue L'Acacia no 42, en 1906.
Elle relance aussi la parution du Bulletin de la Grande Loge Symbolique Écossaise dont le siège social se trouve à son propre domicile (330, rue Saint-Jacques).
Dans une lettre, elle revendique l'honneur d'avoir conduit Louise Michel jusqu'à la franc maçonnerie et elle continue à publier une série d'articles dans L'Acacia, notamment « L'admission des femmes dans la franc-maçonnerie » et « Les tendances actuelles de la maçonnerie » (en 1905).
Madeleine Pelletier devient Secrétaire ,Générale de la Grande Loge Symbolique Écossaise mais, s'opposant pour des raisons morales au président de l'obédience, elle s'affilie, avec Marie Bonnevial et Céline Rooz, à la loge Diderot.
Elle en devient vénérable.Madeleine Pelletier, en juillet 1906, fonde un nouvel atelier Stuart-Mill, qui précise vouloir se spécialiser dans « l'action purement féminine».
Les rapports entre la Grande Loge Symbolique Écossaise et la nouvelle loge se sont rapidement envenimés.
À l'été de 1907, Caroline Kauffmann, Madeleine Pelletier et Louise Winter sont exclues de l'obédience, mais Stuart-Mill se déclare indépendante en septembre 1907.
Dès 1906, elle dirige "La Solidarité des Femmes" qui se bat notamment pour le suffrage féminin, et elle rejoint la 14e section parisienne de la S.F.I.O. La «tactique féministe» est en effet d'entrer dans les partis de gauche pour y faire avancer les droits des femmes. Elle propose au Congrès de Limoges (1906) une motion favorable au suffrage féminin, votée à l'unanimité moins 6 voix, puis fait de même au Congrès de Nancy (1907).
A la première conférence des femmes socialistes à Stuttgart (17-19 août 1307) elle milite, seule pour la reconnaissance d'une oppression spécifique des femmes.
Au sein de la S.F.I.O., elle quitte le courant marxiste pour la tendance « révolutionnaire » hervéiste et fonde un mensuel féministe radical, La Suffragiste (1907-1908).
Elle est présentée en 1910 et en 1912 par le Parti socialiste, de manière illégale, aux législatives dans la capitale.
En 1913, elle milite contre la loi militaire des trois ans.Hostile à la guerre «impérialiste », opposée à l'Union Sacrée* dès 1914, Madeleine Pelletier part au front pour soigner alliés et Allemands sans distinction.
La guerre finie, elle rejoint Le Libertaire.Madeleine assiste au Congrès de Tours (1920) et suit les « majoritaires» qui fondent la section française de l'international communiste.
Elle devient rédactrice à la revue La Voix des Femmes ancien périodique socialo féministe qui rejoint le jeune Parti communiste et prône l'égalité des sexes.
En juillet 1921, elle part clandestinement en Russie soviétique pour assister à la deuxième Conférence internationale des femmes communistes à Moscou et elle raconte ce périple dans un livre publié en 1922 (Mon voyage aventureux en Russe communiste) Elle reconnaît que le gouvernement des soviets a amélioré le Sort matériel et moral des femmes, mais constate que les femmes sont souvent tenues à l'écart des nouveaux lieux du pouvoir politique.Elle dénonce la bureaucratie et la terreur du régime soviétique. À partir de 1925, elle s'éloigne progressivement du Parti communiste,
Entre-temps Madeleine Pelletier semble avoir repris des relations maçonniques autour du Droit Humain, mais elle n'a guère d'activités.
Elle assiste à quelques tenues* et figure parmi les abonnés de la revue L'Acacia.
Elle reste cependant attachée à l'institution comme le montre l'épisode survenu, le 3 décembre 1925, au Club du Faubourg.
Lieu de rencontre du Tout-Paris républicain et de gauche, fondé par Léopold Szeszler (1918), un débat sur le thème « Pour ou contre la maçonnerie » est l'occasion pour Madeleine Pelletier (et le philosophe Alain) de défendre l'institution.
Toutefois, dans deux lettres, datées des 19 juillet et 12 août 1932, son véritable sentiment est marqué par l'ambivalence et une certaine amertume.
Indifférente pour sa nouvelle obédience, elle espère toujours être admise au Grand Orient de France, « la fraction la plus intéressante de la franc-maçonnerie »
Mais, dès 1930, Madeleine Pelletier a préféré rejoindre le Parti l'unité prolétarienne qui est formé de deux groupes scissionnistes du Parti communiste.
En 1932 elle figure au comité directeur du mouvement Amsterdam-Pleyel, dit « contre la guerre impérialiste » puis, l'année suivante, elle adhère au groupement fraternel des maçons pacifistes intégraux Mundia.
À la fin de l'année 1937, Madeleine Pelletier est frappée d'hémiplégie.La revue Le Faubourg lance un appel financier en sa faveur, il rapporte 2884 francs.
Dénoncée comme « faiseuse d'anges », elle est alors inculpée de «crime d'avortement » et traduite devant la deuxième chambre du tribunal correctionnel de la Seine en compagnie d'une infirmière Mathilde Violette, et de sa femme de ménage, Marguerite Baneux. Au cours de l'instruction , elle est examinée par un aliéniste qui la déclare irresponsable de ses actes.
Elle est incarcérée sans délai à l'asile de Perray-Vaueluse le 27 mai 1939.
Quelques ami(e)s politiques ou féministes tentent sans succès une action judiciaire pour la faire sortir de l'asile.
Madeleine meurt isolée, le 29 décembre 1939, d'une apoplexie cérébrale.
Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. Jacques Spitz
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WHAOUUUU!!!
(extrait d'admiration pour l'auteur et ses exégètes!)
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