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C'est une thématique plutôt complexe dans la mesure où elle subsume des concepts qui sont voisins sans jamais se recouper parfaitement : prescience, précognition, prophétie, prémonition, prédiction, divination.
Joseph V. T. Askaris a écrit :Tu n'ignores pas que tout cela n'est qu'un jeu, on fait semblant (parce qu'en vérité -mais chuuut!!- il est parti, les anges ne savent plus où ils l'ont remisé)
Oh, cute! c'est Supernatural!
Je ne suis pas aussi beau garçon que les Winchester ^^ ...
mais il semble qu'il faille sans doute accorder la paternité du blasphème à cet impie d' Umberto Eco dans ses Pastiches & Postiches
(mais où vont se nicher les bondieuseries ma p'tite dame ! y'a plus de bon dieu ^^)
Joseph V. T. Askaris a écrit :Sinon, pour ceux qui ne craignent pas les déluges classificatoires, c'est ici
Euh, vous avez fait ça à plusieurs, ou c'est l'oeuvre d'un seul esprit ? (il faut être fou pour dérouler tous les patronymes, contentez vous de l'initiale, ça bougera moins à l'avenir )
Je suis le seul fou à interner j'en ai peur Ce n'était pas mon objet au départ, je voulais seulement lister les instruments de vérification secondaire ...et puis j'ai pris contact avec Norbert Spehner et je me suis mis à dériver de plus en plus loin dans mes arborescences (et on peut faire bien pire ^^)
Joseph V.T. Askaris a écrit :...c'est quand même moins fouillis que ça
Plus fouilli certes, mais qu'est ce que c'est beau !! Waouh, géant ! j'adore les trous de ver... euh, j'ai trouvé deux bug, il y a écrit "SCIECE FICTION" quelque part, et "MALZBURG" ailleurs (jeu : trouvez ou ). Reste plus qu'a l'étendre à toute la fantasy et au fantastique, et à en faire un autre pour l'aspect français de la chose !
C'est beau n'est-ce pas ? mais je pense qu'il n'est pas inutile de préciser que ce Cthulhu science-fictionnel n'a pas une vocation didactique, c'est ....un dessin d'art, une variation hypnotique sur le vertige babélien qui accompagne toute tentative de "s'accaparer le réel", même de manière symbolique. J'en avais une fois parlé avec Dieu qui continue à penser mordicus qu'une telle cladistique des idées n'est pas si babélienne que ça... J'invite tout le monde à "visiter" virtuellement le site de l'artiste à l'origine de ce dessin : Ward Shelley (j'adore sa vision du rock)
jeandive a écrit :... je verrais bien une section " ouvrages de references " , avec les divisions ad hoc ( etudes , illustrés , bio , biblio , encyclo ...
guides, index, lexiques, catalo, réperto, programmes, essais, revues, manuels, docus, scolaires, univ', fanzines, bulletins, numériques, etc (je dois en oublier) en sous-catégo spécif , fantast, SF, horreur, fantasy, contes, absurde, étrange, par auteurs, anciens, modernes, jeunesse et par thème; sans oublier des annexes pour la BD, le cinoche, la muzak, l'illus, la sculpture, ... j'allais oublier : la cuisine!
Allez hop! Aïe I, Aïe O, on retourne au boulot! (moi, je fais Grincheux)
La cuisine ? Je n'y avais pas pensé, mais je crois pouvoir trouver ça
Sinon, pour ceux qui ne craignent pas les déluges classificatoires, c'est ici ...c'est quand même moins fouillis que ça
A force d'entendre parler de bondieuseries, cela m'a remis en tête l'un de mes graffiti anglais préférés (cf. Graffiti Lives, O.K. par Nigel Rees -- Unwin Paperbacks, 1979, p.47) :
Jesus said to them, 'Who do you say that I am?'
They replied, 'You are the eschatological manifestation of the ground of our being, the kerygma of which we find the ultimate meaning in our interpersonal relationships.'
And Jesus said, 'What?'(St John's University, New York)
Sinon j'aime bien aussi celui-ci, tout simple : "Sudden prayers make God jump."
Tu n'ignores pas que tout cela n'est qu'un jeu, on fait semblant (parce qu'en vérité -mais chuuut!!- il est parti, les anges ne savent plus où ils l'ont remisé)
Joseph V. T. Askaris a écrit :Pour ce qui est de l'IMEC et de l'archivistique de la SF et des maisons d'éditeurs, je me souviens d'un numéro de la revue de la BNF où Laurent Genefort montrait bien tout le parti à tirer des archives (reprenant en cela les intuitions d' Halbert Hall quant à l'intérêt de s'intéresser aux brouillons, aux lettres d'agents et aux factures et autres contrats d'éditeurs...)
C'est ce que font certains chercheurs en littérature? Ceux en particulier qui se sont intéressés à la littérature populaire, moins spécialisés dans un genre unique, le font également depuis un bon moment, les années 1980, non? La production n'ayant pas eu de renommée suffisante pour produire des références contemporaines, les archives sont leurs trésors, le Rocambole étant leur fer de lance "médiatique" depuis 1997.
Comme quoi, j'éviterai à l'avenir de présenter comme nouveauté une énième réinvention de la roue
Merci pour cette mise en perspective, j'en manque cruellement en histoire de la littérature, ma discipline
d'origine étant l'histoire contemporaine. J'ai fait l'acquisition d'une petite synthèse faisant le point sur les
rapports entre Lettres et Histoire, mais rien de très conséquent.
Je me pose une question : historiens contemporanéistes et historiens du littéraire cherchent-ils la même
chose ? La différence entre les deux perspectives ne tient-elle pas dans l'absence, côté contemporanéiste,
de toute visée axiologique ? Dit plus clairement, l'historien ne s'intéresse pas au singulier, à l'exceptionnel,
à l'art ... sauf si ce dernier lui donne un point d'appui pour comprendre des mécanismes à l'oeuvre à une
plus grande échelle. C'est un prisme sociologisant, si j'ose dire, la profondeur temporelle en plus.
Mais, à ma décharge, les Cultural Studies ont montré aussi combien ces étiquettes disciplinaires pouvaient
être vaines.
J'ai un regard décentré par rapport à un historien du littéraire ou un philologue. Bien entendu, plus de choses
j'apprends sur Frank Herbert, la genèse de ses écrits, ses influences, ses brouillons, et mieux je serais à
même de porter un regard objectif (et non fanique) sur son oeuvre. Mais, à mes yeux, l'essentiel n'est pas là.
C'est un point de départ, indispensable certes, mais non suffisant. Le contemporanéiste va chercher à l'inscrire
dans un courant, un groupe, une sociabilité. Il va tâcher de comprendre en quoi son oeuvre littéraire témoigne
des inflexions prises par ses contemporains, en quoi elle innove ou cultive sa différence. Mais s'arrêter là
conduit à un prisme "axiologique", une histoire des formes.
C'est là que l'histoire de l'édition peut donner à l'enquête une profondeur "sociologique" dont elle était un peu
privée par son "auctoricentrisme". Inscrire un auteur dans un champ professionnel c'est quitter la téléologie
d'une légende dorée où tout devait nécessairement advenir (péché mignon des "histoires de la SF") pour
retrouver les incertitudes, les négociations, les paris audacieux, les représentations des acteurs, ce qu'ils
croient savoir de leurs lecteurs et des potentialités de leur marché, leur horizon d'attente.
Côté anglo-saxon, un tel récit est possible grâce aux archives privées de Frank Herbert déposées à l'Université
de Californie (Fullerton). Ces archives considérables permettent de suivre au jour le jour les propositions des
éditeurs, leurs lettres de refus, les conseils de l'agent littéraire, le travail des proofreaders, les maquettes
successives... Il y a aussi, du côté de l'Université d'Oregon, les archives gargantuesques de l'agent littéraire
de Frank Herbert : Lurton Blassingame. Un de mes amis américains y a fait un petit séjour et s'est montré
très enthousiaste. L'accès aux archives des studios ciné ou des producteurs de jeux s'annonce plus compliqué.
Je ne sais pas encore trop où chercher. Mais ce que j'ai d'ores et déjà identifié s'annonce prometteur et
montre qu'une telle histoire (vue des coulisses) est possible.
Imaginez tout ce qu'un étudiant ou un chercheur exceptionnellement chanceux aurait pu faire en 1985 ? Ils étaient
tous vivants : Herbert, Blassingame, Lanier, DeLaurentiis, Demuth, McNelly, Schoenherr, O'Bannon, Knight ....
Chaque année qui passe nous prive d'un témoin irremplaçable, et pour paraphraser Amadou Hampâté Bâ "en SF,
quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle..."
Et pour les pages de titre? Il y a aussi une différence? (La tradition veut que l'on prenne ce qui est marqué sur la page de titre pour les bibliographies)
Oncle Joe
... Il est vrai (aussi) que la première édition fait souvent foi dans les catalogues : ainsi, ces messieurs -très sérieux- de la Library of Congress (suivis par leurs cousins britanniques) ne connaissent que "The god makers" ...en deux mots et sans majuscules Ite missa est ?
Mister Lag a écrit :gil a écrit :Quand au "avec espace (god makers)" ou "sans espace (godmakers)" faut se méfier, et ne jamais faire confiance aux indications de titres VO dans les romans traduits. J'sais pas... Google dit 460 "The Godmakers" et 286 "The god makers"
en tout cas en VO il y aurait des majuscules "Godmakers" ou "God Makers", un de mes vieux chevaux de bataille sur les titres en VO... qui sont tous "faux" sans les majuscules...
Tu remarquera que j'en avais mis 1 sur 3. Comme quoi il commence à y avoir du progrès
Tout les nouveaux titres VO que je rentre contiennent les majuscules. Pour l'existant, ça va prendre du temps ! (et avant ça, faudra nous expliquer clairement sur quoi les mettre, car "I Refuse To Do This Modification For Each Word"
Pour répondre à la question du fil de discussion, si ce n'est pas trop tard, on trouve chez les bibliographes de Frank Herbert (Stephensen-Payne & Levack) les deux graphies "The Godmakers" et "The God Makers".
Cette différence de graphie recouvre-t-elle une différence de co-édition entre NEL (UK) et Putnam/Berkley (US) ? Même pas. On trouve les deux graphies dans des éditions américaines. L'ISFDB nous donne peut-être une piste pertinente : entre 1972 et 1987, seules les premières éditions (1972 & 1974) ont affiché la graphie en 2 mots "The God Makers". L'édition de 1975 fait apparaître la graphie en 1 seul mot :
J'ignore la raison d'un tel changement. Est-ce la crainte de provoquer des réactions négatives auprès du public ? Peut-être bien. "The God Makers" sera réemployé dans un documentaire à charge contre les pratiques de l'Église mormonne (1982)....
Pour ma part, je connais quelqu'un qui pourrait se charger de l'histoire DE l'histoire des ouvrages, documents et organismes concernant l'histoire de l'édition...
Oncle Joe
d'accord , mais QUI ?
Un parent sans doute de celui qui voulait cartographier l'Empire à l'échelle 1 ?
d'accord , mais QUI ?
sinon dieu a de quoi répondre a toutes ces questions posées par cet autre joseph , mais concernant " Dieu s'est-il déjà exprimé dans les médias ou un livre sur son quotidien d'éditeur ? " , la réponse est oui , dans de nombreux supports au fil des années , le plus récent et important ( enfin je crois ) etant la longue interviews dans la revue Bifrost no 46 que tu peux trouver tres facilement
pour l'imec je serais aussi curieux de savoir ce qu'en pense aujourd'hui mr klein , on en avait parlé une fois à Sèvres il y a quelques années , suite a ma question sur le devenir des collections , aussi bien niveau editeurs qu' individuels et du fait qu'a un moment Versins à penser a la France pour ce qui devint la maison d'ailleurs ( quid par exemple de l'enorme collection de jacques sadoul ?)
Je possède ce Bifrost et j'ai parcouru quelques interviews et échanges divins publiés sur le net .... Mais je suis loin d'être rassasié
Plus que quelques anecdotes (avec tout le respect que je dois aux professionnels de Bifrost), je reste très curieux de comprendre en détail les mécanismes qui construisent un tel succès dans la durée. Sortir un peu de la mythologie des chiffres de vente et voir comment un éditeur construit une collection, comment il décide de son design, comment il se tient au courant des parutions outre-Atlantique, comment il décide ou non (SDA) de faire le saut, le choix de ses traducteurs, la supervision de ce travail, les adaptations, la couverture, la "mise en collection" (un ami m'a récemment fait remarquer combien Dune a plus ou moins phagocyté tout le marketing des autres livres de Frank Herbert dans les années 70) etc.
Je me trompe peut-être, mais je n'ai pas l'impression que ce genre de questions, avec ce détail particulier, aient été déjà posées. Si je fais fausse route je compte sur vous tous pour m'aiguiller.
Au-delà de Dune et de son histoire éditoriale, je pense aussi que cette étude de cas peut nous aider à comprendre le passage d'une SF pensée essentiellement pour le support des magazines (d'où la prime à la nouvelle), à une SF donnant la prime aux gros romans souvent déployés dans une longue suite sérielle. À travers le prisme de l'adaptation de Dune au marché francophone, c'est donc toute une histoire de la SF qui se donne à voir.
Pour ce qui est de l'IMEC et de l'archivistique de la SF et des maisons d'éditeurs, je me souviens d'un numéro de la revue de la BNF où Laurent Genefort montrait bien tout le parti à tirer des archives (reprenant en cela les intuitions d' Halbert Hall quant à l'intérêt de s'intéresser aux brouillons, aux lettres d'agents et aux factures et autres contrats d'éditeurs...)
Les questions sont innombrables comme les myriades d'anges qui entourent SON trône
Mais puisque la Divine Providence a bien voulu quitter l'empyrée pour partager notre quotidien,
les Chérubins qui gardent ces lieux auront peut-être la bonté de m'indiquer où ouvrir un espace
de discussion.
J'imagine que d'autres que moi auraient plaisir à apprendre comment un long seller s'installe
dans le paysage littéraire, comment il s'enracine dans un genre et parfois le contourne, comment
se construit un produit sériel, quel est le rôle de la couverture dans l'identité du produit, comment
le produit livre profite -ou non- des adaptations intermédiatiques et surfe sur "l'événement",
quelle est l'autonomie du traducteur, est-elle dépendante des autres traductions du même auteur ?
et caetera et caetera .
Je sais que l'IMEC accueille les archives de certaines maisons d'édition. Peut-on espérer un jour voir
les archives célestes rejoindre ces dépôts ? Dieu s'est-il déjà exprimé dans les médias ou un livre
sur son quotidien d'éditeur ? Je suis convaincu de l'intérêt de cette histoire du livre et du monde de
l'édition : une histoire qui nous rappelle combien la SF s'incarne aussi dans une économie, des
contraintes, des stratégies et des représentations.
Bienvenue Joseph V. T. Askaris,
mais non, ton message n'est pas trop long
en regard du temps que tu as du passer dans l'univers de Dune.Je n'ai pas très bien compris si toi-même était un ancien ou un moderne.
Merci. Un ancien, sans aucun doute. Mais j'ai depuis longtemps renoncé au seul prisme fanique. Les processus à l'oeuvre (création littéraire, médiation éditoriale, adaptations, réceptions) sont tout à fait passionnants.
En d'autres termes, j'ai une préférence affichée, mais je regarde un peu les choses depuis Sirius ... De savoir si Paul fut conçu sur Caladan ou Kaitain m'intéresse moins finalement que de comprendre comment les auteurs de SF se sont emparés des "ornithopters" des débuts de l'aviation pour en faire un "néologisme" partagé par beaucoup en SF. Comment ce terme a glissé de Dune aux BD de Jodorowsky. Voir également comment Schoenherr a imaginé ces mêmes engins volants, de quoi s'est-il inspiré ? Est-il physiquement possible qu'un jour nous puissions en construire des prototypes ?
C'est un regard un peu décalé, et finalement moins duno-centré qu'on ne l'imagine : plus j'étudie Dune, plus je prends plaisir à naviguer dans l'histoire de la SF et des sciences, dans celle de la littérature ou la sociologie des lecteurs.
Joseph V. T. Askaris a écrit :Pour garder un minimum de fluidité et de réactivité à cette "banque" de données, un système de liens
internes (un peu usine à gaz) a été pensé.D'une simplicité enfantine !
http://www.bdfi.info/img/couv/f/flecb.png
(i.e. : "OK, je sors" )En tous cas, soit le bienvenu !
On m'a dit de consulter pour ça ... je ne sais pas si c'est très viable, mais sur le moment ça m'a semblé pouvoir pallier à l'absence (temporaire) d'une bddr ^^
Merci en tout cas de m'accueillir ici
Bonjour à tous
J'ai posté ce matin un message sans prendre la peine de me présenter à vous, voilà un oubli réparé.
Certains d'entre vous me connaissent déjà, mais pour ceux qui n'auraient jamais fait la douloureuse
expérience de lire mes affreux pavés, je suis un jeune trentenaire (c'est presque un oxymoron),
documentaliste ET étudiant (attardé). Mon travail de recherche est consacré à l'univers de Dune :
à commencer par la famille Herbert, mais aussi (et surtout) tout le petit monde éditorial, les agents
littéraires, les scénaristes et autres adaptateurs, artistes plasticiens, cinéastes, game designers,
musiciens qui ont fait de cet univers fictionnel une matrice inépuisable d'images et de commentaires.
Pour servir ce "vaste programme", comme dirait le Général, j'ai développé avec quelques camarades
un projet bibliographique dont le nom s'inspire d'une bibliothèque de fiction : Lampadas Library.
L'anglais n'est pas une coquetterie de notre part, puisque c'est une communauté de fans étatsuniens
(les Orthodox Herbertarians) qui a la bonté de nous accueillir à cette adresse :
<http://www.lampadaslibrary.org>
Il ne s'agit pour l'heure que d'un forum et non d'une base de données relationnelle. Mais nous avons
estimé plus sage de faire murir cette initiative avant de la graver dans le (quasi-)marbre d'une bddr.
Pour garder un minimum de fluidité et de réactivité à cette "banque" de données, un système de liens
internes (un peu usine à gaz) a été pensé.
Vous remarquerez qu'à ce jour l'essentiel des contributions se concentre dans les outils de recherche.
Ce n'est pas un hasard. Le fandom dunien est depuis plus de 10 ans divisé entre les tenants du "new
canon" développé par Kevin J. Anderson et ceux qui s'en tiennent au "cycle" originel de Frank Herbert.
L'effet involontaire mais heureux de cette "guerre de position" entre les fans est d'avoir stimulé le
besoin de chercher dans les écrits, les interviews, les discours voire les archives tout ce qui pourrait
asseoir les vues de l'un ou l'autre groupe. Le développement du net a fait le reste. Chacun tente de
développer des bases, des wikis voire des publications de référence. Rien d'exceptionnel. Tout le
monde a en tête l'adresse d'initiatives similaires dans d'autres fandoms. C'est le "moment patrimonial"
du genre. Cette forme d'émulation a ses côtés positifs : chacun cherche à s'imposer en référence, à
devenir le Köchel Catalog du Dunivers. D'où l'importance d'une information sourcée, de première
main et au-dessus de tout soupçon.
L'intérêt de la Lampadas Library réside aussi dans sa tentative de rassembler en un seul lieu des
sources généralement étudiées séparément :
* le noyau constitué par l'oeuvre écrite ( fictionnelle ou non) publiée par Frank Herbert ;
* mais également ses inédits non publiés, sa correspondance, ses archives ;
* les fictions inspirées par l'univers fictionnel mis en place par F. Herbert (à commencer par celles du fils) ;
* les oeuvres dérivées issues d'autres médias (illustration, BD & mangas, design, cinéma, musique, jeux) ;
* la fortune critique, les articles de presse, les travaux académiques et les gloses des fans ;
* le fan labor (fanfic, fanart, fanfilm, fanvid, fanfilk, fan game).
D'un point de vue méthodologique il n'a pas toujours été facile d'adapter les règles usuelles de la
description biblio-graphique à une telle diversité de médias, mais le résultat atteint me semble en tout
cas cohérent, c'est déjà ça (pour l'instant, seule une version abrégée et en anglais de nos règles est
accessible au public /la version complète et française nécessite une inscription au forum).
Vous remarquerez également que l'arborescence du projet fait écho à cette diversité médiatique,
historique et géographique particulière aux grands univers fictionnels. La richesse de la matière à recenser
(8 niveaux d'indentation!) est d'ailleurs telle que nous avons jugé plus prudent de travailler par étapes plutôt
que de précipiter la mise en ligne de notices détaillées.
Présentement, nous travaillons encore sur les degrés inférieurs de cette arborescence, chaque jour
apportant son lot de découvertes (saviez-vous que les livres audio "à narrateur unique" se distinguent
de ceux qui font appel à une "mise en scène sonore" ?). Cette première phase doit nous permettre de
livrer 71 listes (topics) de références abrégées. Cette armature sera ultérieurement complétée par des
notices détaillées, voire "enrichies".
Mais le passage d'une référence abrégée à une notice détaillée obéit à un parcours rigoureux. Chaque notice
doit être "vérifiée" primairement (le livre en mains) et secondairement (ouvrages de référence & bases). Tout
le monde connaît bien cette méthodologie initiée par Al von Ruff et ses acolytes de l'ISFDB. Nous avons juste
un peu élargi le panel des ressources secondaires mobilisables.Quelle que soit la nature de la source à vérifier
(manuscrit, film ou figurine de collection) il y a toujours un instrument généraliste ou SF consultable en ligne
... ou en bibliothèque
Sans le vouloir ma recherche d'instruments de vérification a donné naissance à une petite base de documents de
référence en SF. Je sais qu'il existe un wiki dédié au sujet ici. N'hésitez donc pas à piller allègrement une
compilation qui doit beaucoup à l'immense Norbert Spehner, au professeur Bozzetto et à l'érudition réjouissante de
lecteurs "nonfictionophages" comme Hervé, Sandrine ou Laurent. Que tous soient remerciés
Comme à mon habitude, je m'aperçois, trop tard, que j'ai été trop long, sans doute amphigourique et un peu trop
content de moi. J'espère qu'on me passera ces petites tares sur le compte d'une juvénile & attardée suffisance
(à moins qu'il ne faille y voir les prodromes d'une tragique sénescence ?).
J'arrête là pour aujourd'hui. Si ce travail éveille l'intérêt de certains, ils sont les bienvenus sur le forum de T(A)U.
Un miroir français sera probablement installé sur le forum de Dune à Rakis. Si certains webmasters veulent
accueillir d'autres interfaces ce sera avec plaisir. Il y a encore beaucoup des choses à dire sur notre utilisation
de cette documentation et l'autre forum qui lui est consacré (Dar-es-Balat Archives). Mais c'est une autre histoire ...
PS: et pour l'heure, je déborde de questions pour les bibliographes éprouvés qui animent cette enceinte
Bonjour et bienvenue ici, cher amateur de palimpsestes modernes!
Il nous manquait justement un cryptographe averti pour déméler et interpréter les variables titularisables depuis le manuscrit (Popol's adventures) jusqu'aux dernières éditions françaises duniennes, entre autres bien sûr. C'est une discipline cruelle qui fouette l'ardeur de tous les amateurs bibliographes* migraineux...
Il faut y ajouter aujourd'hui la lourde tache de l'indexation des publications sur le réseau qui, je le crains, ne va pas simplifier le travail!
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/20 … s-en-ligne
La notion de co-création m'amuse beaucoup, y-a-t-il un avenir pour la profession de "Tittle Maker"? On saurait aussi sur qui taper exactement en certaines occasions...Nota bene, bien que BDFI soit un site séculier, il est cependant préférable, pour attirer Son Attention Bienveillante, de déposer les offrandes sur l'autel requis
* J'ai justement en marque-page ce pense-bête en hors-d'œuvre pour les porte-plume débutants http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliographie
Bonjour et merci pour ce petit message de bienvenue. Je vais de ce pas me présenter dans le topic idoine
Bonjour cher oncle, ça faisait longtemps
En espérant que cet article ne l'assomme pas avant qu'IL n'en termine la lecture, je serais en effet très heureux de pouvoir évoquer avec LUI SON rôle éminent dans l'acclimatation de l'univers dunien à nos latitudes ...
Bien à vous
Bonjour à tous
J'aurais souhaité connaître votre opinion concernant l'usage des "titres" figurant sur les couvertures. Je sais que la règle en usage chez les bibliographes est de ne pas en tenir compte :
c'est le titre figurant en "page de titre" (page title) et non celui de la couverture (cover title) et encore moins du dos (spine title) qui fait foi dans la détermination de cette zone ;
Si j'en crois un ami, cette règle vise à distinguer le contenu intellectuel (incarné par la page de titre) de son "enveloppe paratextuelle", c'est-à-dire éditoriale, commerciale ... publicitaire.
Je trouve l'explication intéressante, mais elle ne me satisfait pas complètement.
Premièrement, parce que je sais que les bibliographes s'autorisent parfois certaines "licences" avec les titres des ouvrages qu'ils recensent :
# un titre exprimé dans un alphabet moderne (title in standard modern spelling) n'est pas considéré comme une traduction ;
# tous les titres ne se valent pas : certains se suffisent à eux-mêmes (on dit "significatifs"/"significant"), d'autres doivent être abrégés (abbreviated title), d'autres encore nécessitent un complément d'information toujours indiqué entre crochets (expanded title /additional title supplied by cataloguer) ;
# quand des actes d'une réunion publique (colloque, congrès, symposium, séminaire, journée, table ronde...) ne sont pas clairement identifiables à la seule lecture du titre, on peut ajouter quelques précisions [Actes de la x° session de la réunion organisée par l'organisme y, Lieu w, Dates de session] ;
# on fera de même pour un catalogue [Catalogue de l'exposition tenue en tel lieu, Ville, Dates] ;
# on peut également ajouter des précisions à un titre jugé trop elliptique : "entretiens avec...", "mélanges en hommage de ... rassemblés par..."("festschrift...") ;
# on peut si besoin préciser s'il s'agit d'oeuvres complètes (complete collective works), d'oeuvres choisies (selected works) ou d'une anthologie de textes courts/extraits choisis (selections) ;
# et à l'inverse on abrègera un titre trop long par des points de suspension ;
# certains titres "dépendants" (dependant titles/individual titles in a monographic series) n'ont de sens que s'ils sont ré-inscrits dans un ensemble monographique qui les englobe (titre commun, propre ou d'ensemble/ common title, proper title, monographic series title). Dans ce cas on dédoublera le titre en indiquant en premier celui de la monographie particulière, puis, après une virgule, sa tomaison et le titre de l'ensemble monographique entre crochets: Titre particulier /par AUTEUR [vol. x ou tom. y de Titre général /sous la dir. de RESPONSABLE de la série]. Ce responsable de série ne figure pas en mention de responsabilité secondaire (contrairement à une contribution) ;
# ajoutons, pour terminer, qu'un ouvrage est parfois mieux connu sous une forme associée (related title), abrégée ou une variante (variant title) que sous son titre original (original title). C'est souvent le cas des livres traduits que l'usage continue à désigner dans leur langue d'origine, on parle alors de titre parallèle (parallel title).
Ça ne fait pas moins d'une dizaine d'exceptions au sacro-saint principe du "respect" de la page de titre ! À croire que les "règles" n'existent que pour être immédiatement nuancées par les cas d'espèce
Il est une autre raison qui me pousse à m'interroger sur le couple couverture/page de titre et la supposée séparation entre la sphère commerciale et l'oeuvre intellectuelle qu'ils incarneraient.
Entre le propriétaire d'une maison d'édition, un directeur de collection ou un éditeur scientifique les rôles sont souvent plus complexes que la simple alternative publisher/editor. Des articles de
presse récents, des études académiques ou des critiques ont évoqué ce rôle trop souvent méconnu de la maison d'édition dans le produit final mis sur les rayons.
Pour d'autres produits culturels, comme le film, la chose est déjà entendue et c'est chose acquise que dans le 7° art "l'auctorialité" ne se résume pas au seul metteur en scène et doit s'apprécier
à l'aune de toute l'équipe qui l'entoure, ses interprètes voire ses producteurs. Voyez les notices de la BNF sur les films : aucun détail ne nous est épargné.
Par contre, l'économie descriptive du livre continue encore à vivre sur les carcans étriqués hérités de la bibliographie humaniste et l'hypertrophie symbolique prise par l'auteur-démiurge (cf. M.-L.Malclès, H-J.Martin ou R. Chartier). Seul l'univers hybride de la BD semble s'y soustraire si l'on en juge par la définition très extensive de ce qu'y est un "auteur": l'adaptateur( ou scénariste), l'artiste dessinateur, l'artiste coloriste, le responsable du lettrage et les éditeurs ...
Comparons maintenant 2 titres d'ouvrages tirés du même univers fictionnel (Dune) :
Les pages de titre sont moins grandiloquentes :
The Road to Dune
The Dune Encyclopedia
Faut-il pour autant passer par pertes et profits les éléments d'information présents en page de couverture ?
À l'évidence, la première couverture ne nous apprend pas grand chose. C'est une sorte de bandeau commercial (les éditeurs anglo-saxons ont de ce point de vue moins de scrupules que les français pour "l'objet culturel livre").
Par contre, une comparaison entre celle qui suit et la troisième soulève des questions. Il s'agit de 2 co-éditions (britannique et américaine) parues en 1984.
Les formulations (si on excepte la place du nom de l'auteur et l'usage des majuscules) se copient l'une l'autre, du moins dans la première phrase :
The complete, authorized guide and companion to Frank Herbert's masterpiece of the imagination
Mais l'édition américaine poursuit à la manière des titres à rallonge des encyclopédies du XVIII°siècle :
Containing All The People - Places - History - Geography - Ecology - Battle - Births - Creatures - Customs - Sciences - Arts - Languages - Background - Everything That In The Books And Much, Much More!
Le titre est si long qu'il occupe les deux tiers de la couverture. Que faire ? La fin du titre sonne IRL mais je ne puis m'empêcher d'y voir surtout un pastiche de l'érudition académique. C'est une tournure d'esprit dont dont on trouvera dans cette encyclopédie - rédigée "in-universe"- de nombreux exemples. Préparée par une équipe d'universitaires férus de SF et visiblement très contents de multiplier les clins d'oeils, le second degré et la parodie de leur ordinaire, la Dune Encyclopedia se devait d'avoir un titre à la Cyclopaedia de Chambers. McNelly (directeur de l'équipe d'auteurs) a-t-il eu son mot à dire dans ce choix de couverture ou faut-il incriminer la seule fantaisie de l'éditeur ?
Quoi qu'il en soit, je pense, pour ma part, que ce très long "sous-titre" peut fort bien figurer dans une base de données bibliographiques en tant que titre alternatif/alternative title. Je détourne un peu la règle :
un titre peut se composer de 2 prépositions reliées par le mot "ou" (la seconde partie du titre est appelée titre alternatif/alternative title). L'usage français veut qu'on le transcrive comme une phrase sans distinguer les 2 parties par des majuscules. En l'absence de la liaison "ou", il s'agit d'un titre et de son sous-titre qu'on liera par un deux-points. L'emploi de la majuscule est alors possible quoique discutable ;
J'ai également pensé à reporter ça en zone de notes. La chose se discute.
Mais que dites-vous alors des exemples suivants ?
En apparence 4 "éditions" du même ouvrage [1979, 1988, 1999/2001 & 2005], mais le texte est en fait resté inchangé entre la traduction chez Lattes et les divers reprints chez Pocket.
Une seule chose a changé et justifie peut-être qu'on parle d' "éditions" successives : la page de couverture. En 1979, rien, pas même le surhomme terrifiant de Nicollet n'indique un
quelconque rattachement au cycle de Dune (à l'époque il n'y a d'ailleurs pas de "cycle" mais seulement une "trilogie"). La présentation de Marianne Leconte (ou d'un adjoint) n'en pipe mot.
10 ans plus tard (Herbert est décédé entre temps) et un passage chez Pocket font apparaître une discrète mention "Prélude à Dune". Je n'ai pas d'exemplaire de l'époque pour vérifier si
cette innovation concernait aussi la page de titre. Nous sautons encore 10 ans et la mention se fait plus visible, difficile de la rater : plus qu'un argument de vente, c'est la nature même de
l'identité de l'ouvrage (du point de vue des lecteurs) qui en est altérée. Encore 4 ans ( 2005) et la hiérarchie bascule, la mention "Prélude à Dune" prenant le pas sur le titre réel de l'ouvrage.
Du côté de la page de titre la hiérarchie initiale semble par contre respectée, "Prélude à Dune" étant présenté comme une collection (d'un seul ouvrage!) à côté du Cycle.
Tout cela vous semble anecdotique et digne de la tétrapilectomie décrite par Eco ? Peut-être bien. Mais, en repensant à l'activité bibliographique, je me demande s'il ne s'agit que d'une succession d'actes formels et de règles intangibles, ou s'il ne faut pas aussi lui attribuer une fonction de description des usages. Relisez les "règles" plus haut. Il est explicitement demandé d'abréger les titres à rallonge et de repérer ceux que l'usage à imposé (quitte à remplir ce sombre abîme qu'est la zone de notes). En d'autres termes, l'usage s'est tant généralisé (en tout cas parmi les fans duniens francophones) de rattacher ce roman (lui-même fix-up de nouvelles antérieures) au monde dunien, que ce serait sans doute appauvrir la description bibliographique que de faire comme si de rien n'était.
Les bibliographes de la BNF ont (sur ce coup) montré plus d'audace que ceux de Noosfere :
Titre(s) : Et l'homme créa un Dieu [Texte imprimé] : prélude à Dune / Frank Herbert ; trad. de l'américain par Michel et Jacqueline Lederer
Collection : Presses pocket ; 5304. Science-fiction
Un sous-titre rien que ça ! On pourra récriminer et dire que tout ça n'est pas sérieux et que les services de la BNF ne sont même pas capables de distinguer à l'intérieur d'une collection, sous-collections, sections thématiques et séries monographiques ... Mais tout de même.
Je voudrais terminer ce post, un peu trop long j'en ai peur, en ouvrant quelques pistes. Quand un roman devient une trilogie, puis une saga, des chroniques ou un cycle, quand certains parlent d'hexalogie et d'autres d'"original series" par constraste avec un "new canon", la description documentaire n'est plus un exercice tout à fait neutre. Elle entre dans le champ des études des politiques éditoriales, du marketing et des réceptions. Nous connaissons tous ce phénomène quand un roman SF est discrètement lavé de "l'infâme stigmate de 2 lettres" pour être réhabilité en littérature générale. C'est un phénomène voisin que celui de ces changements d'étiquettes qui témoignent des plans de carrière des auteurs (et en tout cas de leurs ayants-droits), les représentations des éditeurs et l'acceptation ou les résistances des lecteurs et des fans.
Rien n'est neutre. Campbell qui a sérialisé Dune dans Analog s'est toujours refusé à faire de même avec le Messie, jugeant ce volume trop décalé avec le premier (et il y aurait beaucoup à dire sur les découpages adoptés, vu que les 3 premiers opus constituaient un manuscrit d'un seul tenant) . Depuis, les éditeurs anglo-saxons ont publié des box sets, des omnibuses, mais rarement (faudrait vérifier) Dune et le Messie dans un même volume. En revanche, de ce côté-ci de l'Atlantique, dès la 2° édition, Gérard Klein prend l'initiative de réunir ces 2 opus. Pourquoi ? A-t-il senti combien le Messie était un contrepoint nécessaire (quoique impopulaire) au premier opus et son atmosphère de "Bildungsroman" ? J'espère un jour pouvoir poser ces questions à Gérard Klein et comprendre quelle fut sa patte dans cette adaptation française de Dune. Comment a-t-il ensuite popularisé l'idée de "Cycle" en lui évitant (sans doute involontairement) de tomber dans le flou des étiquettes anglo-saxonnes (et dans lequel Kevin J.Anderson s'est engouffré avec son concept star-warien d' "extended universe"). Découpage de livre, de collection, paratexte, présence d'annexes (il faudrait décrire le rôle de Lanier, éditeur de Chilton en 1965 pour comprendre l'innovation constituée par tous ces appendices artefactuels) : il faut définitivement compter avec tous ceux qui entourent un auteur
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